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lundi 1 janvier 2024
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lundi 4 décembre 2023
Les Œuvres Poétiques des Dames des Roches (1579)
Madeleine
Neveu et sa fille Catherine Fradonnet, dites les Dames des Roches, sont
célèbres pour avoir animé un cercle littéraire à Poitiers vers 1570 et composé
des œuvres dont les sujets sont tirés d’événements liés à ce cercle. Elles
figurent ainsi parmi les rares femmes de lettres de la Renaissance, au côté de
Marguerite de Navarre, Louise Labé, Madeleine de l’Aubépine et quelques autres.
Jean-Paul
Barbier Mueller avait déclaré à propos de cet ouvrage, dont il possédait
l’édition originale de 1578 : « Je serai content que ce mince volume
fasse aussi plaisir à son futur possesseur qu’à moi, si heureux de l’avoir
déniché [1]».
Je comprends ce commentaire car je ne suis pas mécontent non plus d’avoir
déniché un exemplaire de la seconde édition de 1579, en partie originale, de
l’œuvre poétique des Dames des Roches. Volume certes imparfait mais, selon Jean
Balsamo, il ne resterait que 7 exemplaires de l’édition de 1578 et 22
exemplaires de celles de 1579 dans les institutions publiques de par le monde [2].
Madeleine
Neveu naquit vers 1520 dans les environs de Châtellerault où sa famille possédait
des terres, notamment la métairie des Roches. Elle épousa un procureur
originaire de Montmorillon, André Fradonnet et ils eurent ensemble 3 enfants
dont seule Catherine, née à Poitiers en 1542, survécut. Nous
savons peu de chose de l’éducation de Madeleine mais il est certain qu’elle
était inhabituelle pour une femme de la bourgeoisie de son époque.
Madeleine
épousa en secondes noces François Eboissard, seigneur de La Villée, un
gentilhomme breton, avocat au présidial de Poitiers qui lui assura une certaine
aisance matérielle jusqu’à sa mort en 1558. Suivirent alors des difficultés
financières aggravées par la perte de plusieurs propriétés des faubourgs de
Poitiers, brulées durant les guerres de religion. (Ces maisons pouvaient
bien valoir deux mille livres / Plus que ne m’ont valu ma plume n’y mes livres.)
Malgré
ces vicissitudes, Madeleine poursuivit son objectif entièrement tourné vers
l’éducation de sa fille qui montrait des dispositions singulières pour les
études. Elle maitrisait l’italien et le latin au point d’être capable de
traduire plusieurs textes latins, dont deux inédits en traduction, les Symboles
de Pythagore et le Ravissement de Proserpine de Claudien [3]. Sa mère ambitionnait de la
voir briller dans le domaine des lettres et elle y parviendra. [4]
L’Angelier
publie un premier recueil de 109 pièces en 1578 [6] : odes, sonnets,
chansons et épitaphes, en rassemblant les poèmes de la mère en première partie
puis ceux de la fille. La seconde édition ne tarde pas à paraitre l’année
suivante sous le même privilège, preuve du succès du livre. Aux textes
précédents sont ajoutés une Requête Au Roy et six sonnets de Madeleine,
complétés par Catherine d’Un Acte de la Tragi-comédie de Tobie, de six
sonnets et d’une chanson, soit 124 pièces. Jean Balsamo fait remarquer qu’il ne
s’agit pas d’un simple retirage de la première émission, augmentée des cahiers
supplémentaires, mais bien d’une réimpression ligne pour ligne, avec d’autres
caractères et d’autres ornements, présentant de notables variantes de
ponctuation et d’orthographe et il regrette que, dans son édition critique,
Anne Larsen n’ait pas véritablement étudié les liens entre les deux éditions,
s’étant appuyée essentiellement sur la seconde [7].
Ecrit
à quatre mains, et d’inspiration très ronsardienne, les poèmes n’en comportent
pas moins une signature stylistique bien distincte. La mère est férue d’auteurs
classiques, notamment d’Ovide et ses références mythologiques sont nombreuses
et parfois pédantes. Elle préfère l'ode en hexa-, hepta- ou octosyllabes, et le
sonnet en décasyllabes ou en alexandrins. Le style de sa fille est plus enjoué
et plus naturel. Si les vers sont mieux tournés c’est aussi parce qu’une
génération les sépare et que le français évolue vers plus de netteté. Elle
s’essaie à une grande variété de genres où figurent surtout le sonnet, la
chanson, le dialogue et le poème narratif. C’est Catherine qui est au centre de
toutes les attentions. Les contemporains vantent autant son esprit que sa
beauté. Si le cercle de Poitiers est l’œuvre de Madeleine, son succès est
certainement dû à Catherine.
En
1579, les dames des Roches parviennent au faîte de leur notoriété. Cette
année-là voit débarquer à Poitiers une centaine de membres du Parlement de
Paris, sous la présidence d’Achille de Harlay, afin de réformer les textes
juridiques. Ce sont les Grands Jours qui vont durer du 10 septembre au 18
décembre 1579. Entre les séances de travail et pour se divertir, ces sévères
juristes fréquentent le cercle des Dames des Roches. On connait l’anecdote
fameuse de la puce que l’œil grivois d’un Estienne Pasquier, avocat du roi,
découvrit sur le sein de Catherine [8]. Il s’ensuivit un bon mot
que la compagnie repris en diverses variantes et joutes poétiques. Le tout fut
recueilli par le poitevin Jacques de Sourdrai dans un recueil collectif paru en
1582 sous le titre La Puce de Madame des Roches. Ces Chantes-puce
étaient des magistrats ou de doctes professeurs qu’on n’attend pas dans cet
exercice, tel Barnabé Brisson, futur Président du Parlement, Joseph Scaliger,
Odet de Turnèbe, Nicolas Rapin, Agrippa d’Aubigné, etc. Madeleine et Catherine
des Roches y contribuèrent en donnant onze poèmes.
Au-delà
de la qualité indéniable de leur style littéraire, les Dames des Roches s’inscrivent
dans un mouvement que l’on qualifierait aujourd’hui de féministe. Mesdames
Desroches mère & fille ont cassé la glace et monstré le chemin à leur sexe
de faire bien un vers dira François Le Poulchre de la Motte-Messemé dans
son Passe-temps, dédié aux Amis de la Vertu. (1595)
Elles
ont conscience qu’elles sont un exemple pour leur sexe et dès l’épitre
introductive adressée aux Dames, Madeleine répond à celles qui lui conseillent
le silence : Et si vous m'advisez que le silence, ornement de la femme,
peut couvrir les fautes de la langue et de l'entendement, je respondray qu'il
peut bien empescher la honte, mais non pas accroistre l'honneur, aussi que le
parler nous separe des animaux sans raison. Elle enchaine avec une première
ode sur le même thème : Noz parens ont de loüables coustumes, / Pour nous
tollir l’usage de raison, / De nous tenir closes dans la maison / Et nous
donner le fuzeau pour la plume.
A la suite, plusieurs pièces du recueil
sont des allusions plus ou moins directes à la difficulté rencontrée par les
femmes à l’époque de composer et de se voir publiées dans une société
presqu’exclusivement masculine. En réaction, elles revendiquent le droit de tenir
la plume en même temps que le fuseau et Catherine écrit de jolis vers à ce
sujet dans le poème La Quenouille : Mais quenoille m’amie il ne faut pas
pourtant / Que pour vous estimer et pour vous aimer tant / Je délaisse du tout
cette honnête coutume / D’écrire quelque fois, en écrivant ainsi / J’écris
de vos valeurs, quenouille mon souci, / Ayant dedans la main, le fuseau et la
plume.
Cette
plume symbolise autant la plume de l’écritoire que la plume de l’aile de la
liberté.
Elles
font de cette revendication un combat conjugués au pluriel sur le thème des guerrières
mythologiques dans la Mascarade des Amazones et la Chanson des
Amazones : Nous faisons la guerre / Aux Rois de la terre / Bravant
les plus glorieux, / Par notre prudence / Et notre vaillance.
Catherine
surenchérit par l'intermédiaire de son héroïne calomniée Agnodice : Car
en despit de toy j’animeray les âmes / Des maris, qui seront les tyrans de
leurs femmes, / Et qui leur deffendant le livre & le sçavoir, / Leur
osteront aussi de vivre le pouvoir…. Des hommes qui voyans leurs femmes
doctes-belles / Desirent effacer de leur entendement / Les lettres, des beautez
le plus digne ornement : / Et ne voulant laisser chose qui leur agrée / Leur
ostent le plaisir où l’âme se recrée / Que ce fust à l’envie une grand’cruauté
/ De martirer ainsi cette douce beauté.
Liberté
d’écrire mais aussi liberté sexuelle. La poétique amoureuse de Catherine révèle
un esprit contestataire nouveau. Elle soutient que la relation homme/ femme ne
doit pas être tournée vers le seul désir masculin et le mariage. Il est presque
étrange que l’ouvrage ait passé la censure avec de telles idées ! Elle se
met en scène dans le Dialogue de Sincero et de Charite où Charité (La
Grâce) refuse la sujétion conjugale. L’amoureux transi Sincero n’est que le
faire-valoir de la belle, prétexte à des jeux de l’esprit [9]. Ce manifeste sera mis en
pratique dans la vie réelle puisque Catherine, pour se vouer à ses écrits, ne
se maria pas.
Autre
thème qui ne manque pas de surprendre, Catherine s’intéresse aux plus démunis
dans le Dialogue de la Pauvreté et de la Faim qui dresse un tableau
réaliste des disparités entre riches et pauvres en cette période troublée par
les misères de la guerre civile. La Faim déclare : Je m’en vais chez les paysans du Poitou ; il
semble qu’ils vivent de faim comme les autres en meurent : depuis que la guerre
m’y mena, je n’en ai guère bougé.
Après
une dernière édition des Œuvres et des Secondes Œuvres parue à Rouen en 1604,
les écrits des Dames des Roches vont tomber dans l'oubli pour n’être
redécouverts qu’au siècle dernier. Aujourd’hui, elles ont retrouvé leur juste
place : Les idées novatrices traitées dans les poèmes, le charme de la
langue et cette complicité littéraire entre une mère et sa fille, en font un
cas unique pour le XVIème siècle. Complicité qui se termine étrangement le même
jour, par la mort des deux poétesses lors d’une épidémie de Peste à Poitiers,
en Octobre 1587.
Bonne
Journée,
Textor
[1]
Commentaires cités dans le catalogue Christie’s de la première vente
Barbier-Mueller du 23 Mars 2021 à propos du lot 19, un exemplaire de l’édition
originale de 1578.
[2] Jean
Basalmo, Abel Langelier et ses dames…. In Des femmes et des livres. Publication
de l’Ecole des Chartes, 1999 (en ligne). N. Ducimetière porte ce nombre à 25.
(In Mignonne, Allons Voir… – Fleurons de la bibliothèque poétique Jean Paul
Barbier-Mueller n°72)
[3]
Catherine aurait pu aussi être à l’origine de la traduction des Offices de
Cicéron, œuvre bilingue parue à Chambéry chez François Pomar en 1569. Le traducteur
signe la préface des initiales CDR et Jean-Paul Fontaine y voit la signature de
Catherine des Roches, mais la spécialiste américaine des Dames des Roches, Anne
Larsen, en doute car elle ne reconnait pas son style.
[4] George
Diller - Les Dames des Roches. Étude sur la vie littéraire à Poitiers dans la
deuxième moitié du XVIe siècle. Paris, Droz, 1936.
[5] Jean
Balsamo pense que c’est l’imprimeur parisien qui est venu les solliciter et non
pas l’inverse mais il n’en explique pas la raison sinon par le fait qu’Abel
Langelier débutait et était un parfait inconnu vu depuis Poitiers.
[6] J. P.
Barbier-Mueller, MBP, IV-5, 54 ; Brunet, IV, 1342. N. Ducimetière, Mignonne…,
72 ; Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, 211 ; Tchemerzine, II, 908a ;
Balsamo-Simonin, Abel L’Angelier , n° 26 ; FVB - 1565b.
[7] Anne R.
Larsen in Madeleine et Catherine des Roches, Les Œuvres, Edition critique
- Genève, Droz éditeur, 1993.
[8] Estienne
Pasquier a profité du grand retour du décolleté carré dans la mode féminine du
début des années 1580, après 20 ans de col monté qui se termine par une fraise
en dentelle. Il est donc possible que
l’anecdote de la puce ne soit pas apocryphe.
[9] Selon Nicolas
Ducimetière, suivant George E. Diller, Sincero, qui occupe une bonne place dans
l’œuvre de Catherine des Roches, pourrait être Claude Pellejay, conseiller du
Roi et maître ordinaire en la chambre des Comptes, l’un des admirateurs érudits
qui fréquenta le Cénacle de Poitiers.
mercredi 1 novembre 2023
La boutique d’un libraire parisien, au XVIIIème siècle, sur le Pont au Change.
Un libraire installé à Rennes [1], à l’ombre du Parlement de Bretagne, m’a offert l’autre jour une petite vignette gravée qu’il venait de découvrir comme marque-page d’un dictionnaire des synonymes. Rien ne me fait plus plaisir que ce genre d’attention car la gravure est fort belle. Elle représente l’intérieur d’une boutique du Pont au Change à Paris et elle nous plonge immédiatement dans le monde de la librairie sous Louis XV.
C’est une étiquette du libraire
Théodore de Hansy (1700-1770) [2]
qu’il insérait dans les ouvrages vendus afin de s’assurer une certaine
publicité : THEODORE DE HANSY / Sur le Pont au Change / Vend les Livres
/ Nouveaux.
Il existe plusieurs tirages de
cette vignette avec des textes différents dans le cartouche selon la réclame du
moment :
- THEODORE DE HANSY / Libraire
à Paris sur le Pont / au Change à St Nicolas / Vend toutes sortes de Livres /
et Heures Nouvelles (vers 1739, signé de Humblot).
- THEODORE DE HANSY / Sur le
Pont au Change / Vend le Véritable / Paroissien
- DE HANSY LIBRAIRE / a Paris
sur le Pont au Change / Vend toutes sortes de / Livres et Heures /
Nouvelles. Cette vignette est une autre version de la gravure, au dessin
très maladroit et simplifié, peut-être une copie postérieure qui a perdu le
charme de l’originale.
La gravure est de taille modeste
(105 x 55 mm) mais suffisamment fine pour qu’il soit possible d’en décrire les trois
plans : Au premier plan, la marque du libraire, à l’enseigne de Saint
Nicolas que l’on voit figuré dans le cartouche en pied. La scène représente Saint
Nicolas sauvant trois enfants démembrés dans un saloir, entouré de la Religion
et de la Science, les pieds posés sur une pile de livres. On retrouve cette
marque sur les pages de titre des ouvrages de Théodore De Hansy [3] ;
Au second plan, une scène de la boutique qui n’est pas sans rappeler le tableau
d’Antoine Watteau, l’Enseigne de Guersaint ; Au dernier plan, un
paysage parisien vu depuis la fenêtre de l’échoppe.
Le Pont au Change est l’un des
plus anciens ponts de Paris, il donne aujourd’hui sur la place du Chatelet,
rive droite et devant la Tour de l’Horloge sur l’ile de la Cité. Il s’appelait à l’origine le Grand-Pont pour
le distinguer du Petit-Pont car il enjambait le grand bras de la Seine. Il
avait été construit en bois et s’effondrait assez régulièrement au XIIIème siècle
dès qu’il y avait une crue importante du fleuve.
Au XVIème siècle, un nouveau
Grand-Pont le remplace, en bois et en pierre, financé par les changeurs et les
orfèvres qui avaient investi les lieux. Il se nomme désormais le
Pont-aux-changeurs, doublé par le Pont aux Meuniers réservés à des moulins
établis sur le pont ou accrochés aux piliers. Les piles de ces deux ponts ne
sont pas alignées créant, avec l’encombrement des barges, un goulet
d’étranglement qui accélère le courant. Ce passage jusqu'au pont Neuf est
appelé "la Vallée de la Misère" par les mariniers. C’est le
nom de l’enseigne qu’avait choisi l’imprimeur Pierre Moreau dont il était
question dans mon billet précédent et qui habitait non loin de là.
A la suite d’un incendie
accidentel survenu sur le Pont aux Meuniers, le Pont au Change est à nouveau
détruit en octobre 1621. Ils seront remplacés tous deux par un pont unique de 7
arches portant 106 boutiques surmontées de 4 étages de logements, construit par
Jean Androuet du Cerceau entre 1639 et 1647, aux frais des changeurs. Avec ses
38 mètres de large, il est alors le plus spacieux de Paris.
De fait, la boutique de Théodore
de Hansy parait assez spacieuse. Elle se situe dans une maison du milieu du
pont. Le visiteur trouve en entrant deux comptoirs disposés de part et d’autre
de la salle derrière lesquels les livres sont exposés sur des rayonnages qui
montent jusqu’au plafond. Des employées derrière les comptoirs vont chercher
l’ouvrage désiré. Il n’y a pas d’accès direct à la marchandise comme
aujourd’hui. Ces deux employées sont des jeunes femmes élégamment habillées ;
l’une d’elle parait avoir une sorte de dentelle aux manches et il semble bien
que l’un des clients se laisse distraire de son ouvrage pour admirer la taille
cambrée de la seconde vendeuse.
La famille de Hansy est installée
sur le pont au Change depuis une quarantaine d’années déjà [4].
Claude II de Hansy (1666 – 1715) y avait exercé de 1700 à 1715 et s’était
spécialisé dans les ouvrages religieux. Autrement dit, c’est déjà une
institution lorsque son fils Théodore prend les rênes de la boutique, après
avoir intégré l’association formée pour l'impression des usages du diocèse de
Paris [5].
La vignette rappelle cette spécialisation puisque les deux clients assis
représentent la clientèle habituelle de la maison, à savoir le clergé séculier
figuré par un curé et le clergé régulier, symbolisé par un moine.
Il se dégage de la gravure une
ambiance chaleureuse. Il semble faire bon venir dans la librairie de M. de
Hansy. La salle est élégamment décorée avec des pilastres et des stucs,
conforme au style d’Androuet du Cerceau. Le client peut s’asseoir sur d’authentiques
fauteuils d’époque transition et feuilleter à son aise les ouvrages qui
l’intéresse ou simplement admirer la vue sur la Seine par la large baie au fond
de la salle qui donne de la lumière tout en permettant de voir le fleuve ce qui
n’est pas si facile à l’époque où la vue est généralement obstruée par les
maisons. Seul le Pont-Neuf que l’on voit par la fenêtre est libre d’habitation
– ce qui contribua largement à son succès – à l’exception d’une construction
édifiée à son extrémité nord : la pompe de la Samaritaine.
Comparé avec une gravure plus
détaillée de cette Samaritaine trouvée dans un recueil d’estampes gravées par Nicolas
de Fer [6],
le bâtiment abritant la pompe est correctement figuré avec sa décoration de
statues, son horloge surmontée d’un élégant clocheton. On aperçoit même à
gauche la Grande Galerie du Louvre qui se situe dans la perspective de la
Samaritaine.
On doit ce travail de précision
au dessinateur Antoine Humblot (16..-1758) dont la signature apparait sur
certains tirages des vignettes. Ce dessinateur et marchand d’estampes aime
reproduire des scènes de la vie parisienne avec beaucoup de détails. Son
estampe de la rue Quincampoix où il s’attache à montrer l’agitation de la rue
et les devantures des échoppes en est un bon exemple [7].
En sortant de la boutique du
libraire pour se diriger chez le relieur, rive droite, le visiteur, muni de son
précieux paquet de livres brochés, tombe sur un groupe de statues de bronze sur
fond de marbre noir représentant Louis XIII en compagnie d’Anne d'Autriche et
du petit dauphin, futur Louis XIV, groupe sculpté par François Guillain et
placé, lors de la reconstruction du pont en 1647, au-dessus de la boutique d’un
marchand, qui fait l’angle de deux rues. En effet, au bout du pont, la rue se
partageait en deux étroites voies. Ce groupe en bronze est là pour rappeler que
le Pont au Change était le lieu traditionnel des entrées royales depuis Isabeau
de Bavière, et accessoirement le passage obligé lorsque la famille royale veut
se rendre du Louvre à Notre-Dame [8].
Quels ouvrages emportent les
clients de Théodore de Hansy ? Il est facile de le savoir pour l’année
1754 car la Bibliothèque de l’Arsenal conserve le catalogue des livres vendus cette
année-là.[9]
Pour les autres années, il faut
s’en tenir à la liste donnée par la Bibliothèque Nationale :
-
Les vies des saints pour tous les jours de
l'année de Gouget (1734)
- Les confessions de S. Augustin, traduites en
français sur l'édition latine des PP. BB. de la congrégation de Saint Maur.
(1737)
-
Les vies des saints pour tous les jours de
l'année, avec une prière et des pratiques à la fin de chaque vie. (1737)
-
Le Bréviaire de l'ordre sacré des FF. prêcheurs.
(1743)
-
Heures royales, contenant l'office de la vierge.
(1756)
-
Les Heures militaires dédiées à la noblesse
(1759)
- Les soliloques, Les méditations, et Le manuel de
S. Augustin. Traduction nouvelle sur l'édition latine des PP. BB. de la
congrégation de Saint Maur (1752)
Pour conserver cette vignette et
qu’elle ne se perde pas entre les pages d’un livre quelconque, il conviendrait
de la placer sur la garde d’un ouvrage sorti de la boutique du Pont au Change.
Problème, je n’en possède pas. Il serait un peu anachronique de la coller dans
les Heures Nouvelles, d’autant que les gardes sont en tissu de soie. Il
ne me reste donc plus qu’à trouver une belle édition de Théodore de Hansy….
Bonne Journée,
[1] Sylvain
Langlois, librairie Exercice de Style, 18 rue Victor Hugo, Rennes.
[2] La BNF
orthographie son nom Dehansy.
[3] Par
exemple, l'office de la semaine Sainte en Latin dédié à la Reine, 1749
ou encore le Dictionnaire iconologique par Honoré Lacombe de Prézel,
1756. Dans le petit Paroissien contenant l’office de l’Eglise Latin et
Français de 1745, la gravure est utilisée en guise de frontispice vis-à-vis
la page de titre.
[4] Parisiis,
apud Claudium de Hansy, sub ponte Campsorum, vulgo, au Change, ad insigne S.
Nicolai. M. DCCVI. Cum privilegio Regis. Le musée Carnavalet donne la date de
1739 pour la gravure.
[5] Association
formée en conséquence du privilège royal accordé le 31 déc. 1734 pour
l'impression des usages du diocèse de Paris à Pierre Simon, Jean-Baptiste III
Coignard, Claude-Jean-Baptiste I Hérissant et Jean Desaint, auxquels
s'adjoignent par acte du 17 fév. 1735 Antoine-Chrétien Boudet et Jean-Thomas I
Hérissant, puis en 1736 Théodore Dehansy.
[6] Planche 42
tirée de L'Atlas Curieux ou le Monde représenté dans des cartes générales et
particulières…etc. (1716) par Nicolas de Fer.
[7] Rue /
Quinquempoix / en l’année 1720 - Musée Carnavalet, eau-forte, 408x500 mm)
[8] Ce
groupe de bronze est aujourd’hui abrité par le musée du Louvre, c’est le seul
vestige subsistant du Pont au Change du XVIIème siècle.
[9]
Catalogue des livres de Dehansy, libraire à Paris sur le Pont-au-Change, à
Saint Nicolas, 1754. In-4 de (3) pp. Cote -H-8880 (25) - Pièce n ° 25 ; Recueil
factice.
mercredi 25 octobre 2023
Pierre Moreau, fondeur de caractères imitant le naturel de la plume. (1643-1648)
Depuis qu’existe l’art
typographique, les fondeurs de caractères ont toujours tenté de se rapprocher
au mieux de l’écriture calligraphique. C’était déjà l’objectif de Gutenberg qui
voulait masquer le caractère « industriel » de sa Bible à 42 lignes en
multipliant le dessin d’une même lettre. C’est aussi ce que rechercha Francesco
Griffo lorsque Alde Manuce lui demanda de créer une nouvelle police cursive
pour son Virgile de 1501.
Une nouvelle tentative d’imiter
par la typographie l’art de la plume revient à Pierre Moreau à un moment où la
cursive gothique avait presque complètement disparue. Elle avait eu son heure
de gloire un siècle plus tôt lorsque Robert Granjon, à peine arrivé à Lyon en
1557, avait imaginé un nouveau type de caractère d’imprimerie, les lettres
françaises (ou caractères de civilité) avec l’objectif avoué de concurrencer
les polices typographiques italiennes. L’entreprise avait échoué car le public
donna sa préférence au romain et à l’italique, mais il nous reste quelques
beaux livres imprimés dans ces fontes très esthétiques.
Pierre Moreau est une
personnalité originale du XVIIème siècle qui s’est faite rapidement remarquer
de ses contemporains [1].
Il a été conduit à imaginer des caractères de civilité en partant de la
calligraphie qu’il enseignait. Il avait été reçu Maitre-Ecrivain en 1628 et formait
ses élèves à l’art du bien écrire. Portalis signale ses manuels de calligraphie
bien que nous n’ayons conservé aucun manuscrit pouvant lui être attribué.
Nous savons peu de chose sur la
vie de Pierre Moreau sinon qu’il est issu d’un milieu assez aisé. Son père, Gaspard,
officie dans la finance et non pas dans le milieu de la librairie ou de la
gravure. Quand Pierre Moreau fait publier son premier livre en 1626, intitulé
les Vrays Caracthères de l’escriture financière, il se dit clerc aux
finances. Il produira plusieurs ouvrages sur ce thème pour aider à maitriser le
style d’écriture dite financière, une ronde en usage chez les notaires, dans les
juridictions et de manière plus générale dans le monde des affaires, comme cet
ouvrage dont le titre est tout un programme : Les Œuvres de Pierre
Moreau parisien, enrichies des plus belles inventions que requiert la vraye
lettre financière pour l’escrire proprement, coulamment et bien (Ouvrage
qui peut être daté de 1627).
Il passe ensuite aux livres
religieux. En 1631, il publie un premier livre d’heures entièrement gravé, les
Sainctes prières de l’âme Chrétienne, escrite et gravées après le naturel de la
plume, dédié à la reine Anne d’Autriche, ouvrage qui lui avait demandé près
de 5 années de travail. Suivront plusieurs livres religieux ou variantes des
heures gravées puis à nouveau des modèles de lettres financières, soit en
écriture ronde, appelée lettres françaises, soit en lettres bâtardes, dites
lettres italiennes, qui, perfectionnées par les français, devenaient le style à
la mode et qu’il appelait Italienne Bastarde à la Française (1633).
Ses livres gravés ont rencontré
un certain succès. Suffisamment pour qu’il soit obligé de prévenir ses clients
qu’il valait mieux travailler à partir de ses propres ouvrages plutôt que des
pâles contrefaçons qui circulaient : Cher Amy, ne t’arrête pas à imiter
ces exemples burinés que l’on a si malicieusement contrefaits sous mon nom…
Pour recognoistre mes vrais originaux, quoique très facile, tu y remarqueras le
privilège du Roy et le surnom. Effectivement, il avait pu obtenir un
privilège d’écrivain-juré.
Il était assez fier de son
travail et du succès qu’il rencontrait. Il jugeait ses productions bien
meilleures que les écritures tortillonnées dont les écrivains de village faisaient
leurs trophées et il plaidait pour un style épuré. Aux prouesses calligraphiques,
il préférait la belle italique et l’élégant caractère romain dont le modèle le
plus célèbre restait celui du maitre-écrivain Nicolas Jarry (1615-1666).
Mais Pierre Moreau voulait aller
plus loin, passer de la gravure à la typographie et chercher à rivaliser en
typographie avec les somptueuses productions des calligraphes de son époque. La
création d’une fonte spécifique coutait très cher et il dut pour cela emprunter
des fonds et les faire garantir par son épouse, Pierrette Petit, qui n’apprécia
guère devoir signer une obligation de 900 Livres-tournois. Elle fit
protestation et réserves devant un notaire, estimant avoir été forcée par son
mari à son détriment et à celui de ses enfants [2].
(25 Aout 1635)
Il n’y eut pas seulement sa femme
pour contrecarrer son projet. Le 12 Octobre 1638, il se vit opposer un refus à une
demande de privilège pour plusieurs titres, deux livres de Prières selon
l’Eglise Romaine en plusieurs sortes de caractères, un discours et
quatre alphabets pour l’Instruction et l’Intelligence de l’Ecriture. En
effet, Pierre Moreau n’avait pas encore la qualité d’imprimeur et ne pouvait
pas exercer la typographie.
Après bien des tracas, en janvier
1639, il fut autorisé à graver des poinçons de caractères, en frapper les
matrices pour mouler lesdits caractères avec une exclusivité de 10 ans. Ce
nouveau statut lui permettait de se lancer officiellement dans l’imprimerie
mais le chemin était encore pavé d’embuches. Auguste-Martin Lottin, imprimeur
du Roi, qui avait eu l’honneur de faire jouer le jeune dauphin, futur Louis
XVI, alors âgé de 11 ans, sur une presse installée à Versailles et qui rédigea
ensuite un catalogue chronologique des librairies et libraires-imprimeurs de
Paris (1789) signale Moreau à la date de 1640 comme imprimeur et libraire dans
le genre de son invention, une sorte de caractère typographique imitant
l’écriture bastarde. C’est donc, semble-t-il, à partir de 1640 que Pierre
Moreau publie des livres avec ces caractères originaux qui sont très recherchés
aujourd’hui. Toutefois Lottin s’était certainement fié au registre des
privilèges plutôt qu’au démarrage réel de l’imprimerie car nous n’avons
conservé aucun exemple de livre antérieur à 1643. Il avait fallu du temps pour
mettre au point des caractères au style satisfaisant mais surtout se procurer davantage
de fonds.
Un acte de saisie de ses biens en
1642 prouve qu’il dut faire de gros sacrifices pour mener l’entreprise jusqu’au
bout. Cette saisie nous donne aussi des détails à la fois sur son train de vie
et sur ses activités professionnelles.
Gabriel Taupin, sergent à verge du Chatelet se transporte au domicile de
Moreau, rue Gervais Laurent dans l’ile de la Cité (A l’emplacement actuel du
marché aux fleurs) et il dresse l’inventaire d’un mobilier relativement luxueux
: Pièces de tapisserie, miroirs de Venise, une vingtaine de tableaux et
gravures encadrés, des instruments de musique, des armes, de la vaisselle
d’argent, etc… Mais aussi des tables et
des bancs qui suggère une salle de cours, une presse à imprimer en lettres
garnie de son châssis, une presse de taille-douce, neuf caisses de bois
remplies de caractères typographiques pesant 1200 livres et des matériaux bruts
pour en fondre d’autres.
Après quelques montages
financiers lui ayant permis de relouer le matériel typographique qui avait été
saisi, Pierre Moreau acheva son œuvre et fut en mesure de la présenter au roi
Louis XIII, au début de l’année 1643, peu de temps avant la mort de ce dernier.
Il relate fièrement cet évènement dans différentes préfaces, précisant qu’il
était resté plus d’une heure dans le cabinet du Roi, en présence de celui-ci et
de plusieurs autres grands seigneurs, à présenter ses poinçons et matrices.
A la suite de la présentation au
roi, des lettres patentes en date du 24 Mars 1643, accordèrent à Moreau une
charge de graveur en taille douce et d’imprimeur ordinaire en lettres et
caractères de son invention pour le récompenser des grands frais et dépenses
qu’il avait dû faire pour tailler ses poinçons. Il cumulait donc le privilège
de 1639 lui permettant d’imprimer pour 10 ans avec ses caractères, plus le
titre très prestigieux d’Imprimeur du Roi, auquel s’ajoutait le titre
d’écrivain-juré.
Tant d’honneurs suscitèrent
naturellement des jalousies et la puissante corporation des
imprimeurs-libraires d’un côté, celle des écrivains-jurés de l’autre, lui
cherchèrent querelle. L’affaire fut portée devant la Cour du Parlement qui ne
pouvait que constater les lettres patentes dûment enregistrées et son droit
d’imprimer. Mais il lui manquait un privilège de librairie ; les syndics
s’engouffrèrent dans la brèche et les juges lui firent défense de se mêler de
vendre des livres. Ainsi Pierre Moreau pouvait continuer à imprimer mais il ne
pouvait pas distribuer lui-même ses ouvrages ! C’est sans doute pour cette
raison que les ouvrages sortis de ses presses en 1644 ne portent plus que l’adresse
du libraire Rouvelin où les titres étaient vendus et non pas celle de l’atelier
de Moreau qui était rue Saint Germain l’Auxerrois, face au Louvre, près la
Vallée de la Misère.
Malgré ces oppositions, l’année
1644 fut une année faste pour Pierre Moreau : Plus d’une dizaine
d’ouvrages sortirent de ses presses et il se remaria avec Jeanne Raoul, qui
possédait le double avantage de n’avoir que 25 ans et 2500 livres de dot, de
quoi pouvoir éponger ses dettes. Il s’agissait de la fille d’un
maitre-argentier de Madame, sœur du Roi, ce qui permit sans doute à Moreau d’étendre
son réseau et ses protections. Elle lui donna 3 enfants baptisés en la paroisse
Saint Barthelemy car le couple avait déménagé de la rue St Germain l’Auxerrois
à la rue de la Barillerie, dans la Cité, vis-à-vis l’horloge du Palais. C’est
cette adresse qui apparait dans l’Enéide de Pierre Perrin, paru après le décès
de Moreau, en Avril 1648.
Les préfaces de ses livres
révèlent que sa stratégie de communication était bien au point. En 1645 dans un
Alphabeth, pour apprendre les Enfans à promptement lire & escrire.
Composé de six sortes de Caracteres, representans le naturel de la plume,
Pierre Moreau explique dans l'Avis au lecteur l'apport de son édition,
semblable aux précédents Alphabets par le contenu, mais estant different en
son abondance & fecondité, exposant à la veuë plusieurs sortes de caracteres.
Ainsi les enfans apprendont à lire ce qui est escrit à la main … et
quand ils seront en aage d'aprrendre à escrire, ils traceront aysement avec la
plume sur le papier.
La production de Pierre Moreau
est illustrée dans notre bibliothèque par deux ouvrages caractéristiques :
-
Le premier, chronologiquement, est intitulé les
Saintes Métamorphoses ou les Changements miraculeux de quelques grands Saints,
Tirez de leurs vies par J. Baudoin. Paris 1644. Il est agrémenté d’un titre-frontispice
et de 12 gravures non signées, dessinées et sans doute gravées par Moreau
lui-même. L’ouvrage est dédié au chancelier Séguier. [3]
-
Le second est l’Enéide de Virgile Traduite en
vers françois. Première Partie. Les Six Premiers Livres. Avec les remarques du
Traducteur aux marges, pour l’intelligence de la Carthe et de l’Histoire
ancienne, véritable et fabuleuse. Des caractères de P. Moreau, seul imprimeur
et graveur ordinaire du Roy de la nouvelle Imprimerie par luy faite et
inventée. Paris 1648. Il est dédié au cardinal Mazarin et orné d’un titre-frontispice
et de 6 gravures d’Abraham Bosse au début de chaque livre : La Tempeste,
le Sac de Troyes, l’Avanture du Cyclope, la Mort de Didon, le Tournoi
d’Enfants, la Descente aux enfers [4].
Une préface de Perrin sur la traduction et une explication des symboles du frontispice complète le tout [5].
L’aventure typographique se
termina donc avec le décès de son inventeur et non pas en raison de ses démêlés
judiciaires comme on le voit écrit ici ou là. Personne ne reprit la suite de
l’atelier et la seconde partie de l’Enéide ne fut publiée que 10 ans plus tard
en caractères italiques par Estienne Loyson. Les poinçons et matrices de Moreau
furent transmis à une succession d’imprimeurs mais on ne les voit apparaitre
qu’épisodiquement dans leurs productions : Denys Thierry, pus son fils, puis
Collombat que les utilisa pour la presse particulière du jeune Louis XV et pour
un Mémoire concernant les tailles de 1721. Les poinçons gagnèrent
ensuite l’atelier de Jean-Thomas Hérissant, dont la veuve consacra une planche
de son spécimen de 1772 aux ornements typographiques de Moreau. Ils finirent, pour
partie, à l’Imprimerie Royale en 1788 qui les présente parfois lors de ses expositions.
Bonne Journée,
Textor
[1] L’étude
la plus complète sur Pierre Moreau est celle d’Isabelle de Conihout et autres
in Poésie & calligraphie imprimée à Paris au XVIIe siècle, autour de
"La chartreuse" de Pierre Perrin, poème imprimé par Pierre Moreau en
1647 [Texte imprimé] avec des études d'Isabelle de Conihout, Maxime Préaud,
Christian Chaput... [et al.] ; sous la dir. d'Isabelle de Conihout et Frédéric
Gabriel ; préf., Henri-Jean Martin. Paris, Bibliothèque Mazarine et Chambéry,
Éd. Comp'act, 2004. Stanley-Morrison connaissait une dizaine d’éditions
provenant des presses de Pierre Moreau que le travail d’Isabelle de Conihout a
porté à une trentaine d’ouvrages. Il reste probablement encore quelques titres
à découvrir dans les recoins des bibliothèques.
[2] Arch.
Nat. Minutier Central étude CV, 595, cité par I. de Conihout.
[3] In-4 de
(16) 424 pp sign. a-b4, A-Hhh4, avec des erreurs de pagination, les pp 413 à
420 sont répétées.
[4] In-4 de
(20) 465 pp. (1) et une carte hors texte, sign. a-b4, c2, A-Mmm4, Nnn2,
[5] Notre
exemplaire contient une mention sous le titre-frontispice : Ex-libris
de François-Charles et Nic:(olas) Fournier de Bavière et Ex partage(m)
de Nicolas § § Fournier (Possiblement de la main de Francois-Charles. Il
pourrait s’agir de François Charles Fournier de Neydeck, décédé le 19 septembre
1678 et inhumé dans la chapelle Sainte-Anne de l’église des Cordeliers de
Nancy. Il était Capitaine de Condé.