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mardi 17 juin 2025

Hommage de Noel du Fail à son professeur Eguiner Baron, juriste breton.

Le jour où ce grand in-quarto [1] a croisé ma route, ce n’est pas le sujet du livre qui m’a séduit de prime abord : un austère traité de droit sur le régime des bénéfices féodaux. En revanche, la reliure de vélin cirée, les claies de parchemin enluminées et la mise en page épurée de Sébastien Gryphe méritait bien de débourser quelques livres tournois.

Ensuite, j’ai découvert que l’auteur était un juriste breton, né à Kerlouan dans le Léon, sur la côte sauvage non loin de Lesneven et qu’il était considéré comme un éminent juriste à l’origine de la construction du droit français (Jus Gallica) et de son émancipation - toute relative - du droit romain.

La page de titre des Commentaires sur les Bénéfices d’Eguinaire Baron, juriste léonard,
 édités par Sebastien Gryphe en 1549.

Reliure en vélin ciré… et rapiécé.

La réputation d’Eguiner François Baron (1495-1550) [2] était grande au point que le Parlement de Bretagne lui confia le soin d’écrire l’épitre introductive de la première édition de la Coutume Réformée de Bretagne de 1540 et de rédiger le répertoire qui précède l’ouvrage. Baron exalte avec lyrisme le travail des cinq commissaires royaux qui avaient été chargés de dépoussiérer le vieux texte [3]. Il n'oublie pas, au passage, de louer Philippe Bourguignon, l'imprimeur-libraire qui s'était lancé dans cette aventure éditoriale. La renommée d'Eguiner Baron était telle qu’il avait réussi à attirer dans son auditoire un autre grand réformateur du droit, le futur chancelier Michel de l’Hospital, venu assister aux Grands Jours de Riom en 1546 [4].

Noel du Fail avait suivi les cours d’Eguiner Baron alors qu’il poursuivait sa formation à l’université de Bourges. Peut-être parce qu’il était breton comme son professeur ou bien parce qu’il aimait les facéties et les balivernes, il avait grandement apprécié les cours de ce maitre éminent, à la fois sérieux et blagueur. Ce dernier n’hésitait pas, sans doute pour distraire ses étudiants, à utiliser des formules choc et des images rendant le cours magistral un peu moins ennuyeux. Comparer les docteurs en droit aux chiens qui lèvent la patte avait bien fait rire le jeune du Fail. Avec son sens de l’observation aigu, il avait tout noté : Les exposés limpides, la faconde gravité de cet homme à la barbe grise, les joutes acerbes avec son meilleur ennemi, le professeur Duarenus (Le Douaren, un autre breton).

Noel du Fail avait retenu la leçon. Lorsqu’il écrira son propre traité sur la coutume de Bretagne [5], il ne s’embarrassera pas de gloses et de commentaires mais il donnera avec beaucoup de clarté le résumé des faits et le point de droit de la décision.

Epitre introductive d'Eguiner Baron à la premiere édition
 de la Coutume réformée de Bretagne (1540). Il y est question des cinq réformateurs de la Coutume et de Philippus Burgondus, bibliopola.


Passage des Contes et Discours d’Eutrapel de Noel du Fail sur son professeur.

Mais le mieux est d’écouter simplement le conteur breton nous parler de son professeur :

Eguinaire Baron, grand et notable enseigneur de loix, s'il en fut onc, lisait en l'université de Bourges avec une telle majesté, dignité, et doctrine, que vous l'eussiez jugé proprement un Scevola, tant il estait sententieux, solide, massif, et de grace paisante et faconde gravité. Et l'ay veu avec son compagnon Duarenus, tous deux Bretons, avoir tiré des universitez et nations, tant de deçà que de là les monts, tous ceux qui voulaient apprendre le droit en sa netteté et splendeur. Il se courrouçait asprement contre ceux qui avaient obscurcy la beauté des loix par une infinie multitude et amas de commentaires : et entre autres un jour que Monsieur L'Hospital, lors conseiller au Parlement de Paris et depuis chancelier de France, allant aux Grands-Jours de Riom, le vint escouter et voir si le bruit et réputation qu'il avait répondait à la vérité. Le bonhomme estant dans sa chaire, accoustré d'une robe de taphetas, avec sa barbe grise, longue et espaisse, voyant qu'en son eschole y avoit des auditeurs non accoustumez, commence à plaindre les deffenses que l'empereur Justinien avoit fait de non escrire et faire commentaires sur le droit civil, disant à ce propos, comme il estoit facétieux et riche en tous ses discours, que si un chien a pissé en quelque lieu que ce soit, il n'y aura mastin, levrier, ni briquet, d'une lieue à la ronde, qui là ne vienne lever la jambe, et pisser comme ses compagnons. Ainsi, si Bartole, Balde ou autre prote-notaire du droit, ait en quelque passage, voire tout esloigné et hors bord qu'il soit, traité un point et disputé, toute la tribale et suite des autres docteurs viendront illec compisser l'œuvre et mesme passage, y escrire par conclusions, limitations, notables raisons de douter et decider, ampliations, intellectes repetitions et autres aparats du mestier.[6]

Les claies de parchemin provenant d’un manuscrit du XIV ou XVème siècle.
 Texte non identifié, il y est question d’Epicure.

La Méthode D’allOrto sur les bénéfices féodaux, ouvrage relié après les Commentaires d’Eguiner-François Baron. Gryphe, 1549.

Le Livre Premier précédé d’une épitre d’Eguiner Baron 
datée à Bourges du 1er Janvier 1548.

L’imprimeur a tenté d’aérer la mise en page de ce texte indigeste.

Eguiner Baron n’aimait donc pas les commentaires et les gloses, pourtant l’ouvrage que j’ai entre les mains contient 154 pages de commentaires sur les Coutumes Féodales d’Oberto Dall’Orto. Le premier livre, relié en seconde position dans mon ouvrage est le traité des bénéfices divisé en quatre livres selon la méthode d’Oberto Dall Orto (Methodus ad Obertum Ortensium de beneficiis, in libros quattuor divisa) précédé du long commentaire d’Eguiner-François Baron sur le même sujet.

Le droit féodal, de formation essentiellement coutumière, fut recueilli à travers des décisions et des opinions exprimées dans les juridictions et formait, vers le XIIe siècle, un ensemble de règles et de principes qu'Oberto Dall'Orto, juge et plusieurs fois consul de Milan, transcrivit dans un texte unique, qu'il envoya dans deux lettres à son fils Anselmo, juriste à Bologne : les consuetudines feudorum (ou coutumes féodales).

Les deux lettres d’Oberto Dall’Orto auront beaucoup de succès chez les juristes jusqu’au XVIème siècle. Il était devenu nécessaire d’accorder ces règles féodales qui régissaient les rapports entre le vassal et son suzerain, règles venues des invasions germaniques du Vème siècle, avec le droit romain qui fonctionnait avec d’autres concepts. Les glosateurs s’en sont donnés à cœur joie pour tenter de concilier les deux systèmes [7].

A n’en pas douter Noel du Fail a dû passer quelques heures palpitantes à écouter Eguiner Baron gloser sur ces vieilles coutumes qui laissaient tant de place à toutes les interprétations.

Bonne Journée,

Textor




[1] 165x240 mm

[2] Orthographié souvent Eguinaire. Pour une raison inconnue les sites anglo-saxons sur internet, dont Wikipédia en anglais, le dénomment Eguinaire François, baron de Kerlouan. Cette erreur est reprise un peu partout. La BNF rejette la forme Eguinaire ou Eguinarius pour Eguiner-François Baron. Le prénom François n'est pas rappelé dans les éditions présentées.

[3] Noel du Fail n’en cite que quatre, dont un seul breton : François Crespin du Pays d’Anjou, Nicole Quelain, manceau, Martin Rusé de Tours et Pierre Marec, gentilhomme de Basse Bretagne. Voir l'article sur la Coutume de Bretagne in Bibliotheca Textoriana Juin 2023.

[4] Les Grands Jours étaient des sessions extraordinaires du Parlement organisées dans des villes de Province pour rendre la justice plus accessible. Elles étaient présidées par des Commissaires du Roi. Une seule eut lieu à Riom, en 1546.

[5] Voir ses Mémoires recueillis et extraicts des plus notables et solennels Arrests du Parlement de Bretagne, divisez en trois livres et l’article qui lui est consacré in Bibliotheca Textoriana du 11 juin 2025

[6] Noël du Fail, Contes et Discours d'Eutrapel, Ch. 4, f°24v de l’édition de 1597.

[7] Difficultés résolues parfois à l’aide du recours à des théories compliquées, comme celle du domaine divisé : en référence au bénéfice et sur la base du principe déjà exprimé du fief comme droit réel, cette théorie utilisait les instruments romains pour concrétiser la protection des droits autonomes du vassal à son propre bénéfice.

mercredi 11 juin 2025

Noël du Fail ou lorsqu’un conteur breton compile les arrêts notables du Parlement de Bretagne (1579)

Noël du Fail, seigneur de la Hérissaye, est un truculant conteur breton, souvent comparé à Rabelais qui l’avait certainement inspiré.  Il n’a pas son pareil pour décrire la vie du petit peuple des campagnes, les fêtes villageoises, les jalousies entre hameaux voisins, quand ceux de Vindelles s’en prennent aux archers de Flameaux.

Au mois de Mai que les ébats amoureux commencent à se remettre aux champs, ceux de Flameaux firent une archerie, où toutes les fêtes s’exerçaient fort, tellement qu’on ne parlait que d’eux dans tout le pays, et à leur grand avantage.

Ceux de Vindelles (comme vous savez prochains voisins), conspirèrent une haine couverte et viennent leur chercher querelle. Ils sont reçus avec des moqueries par ceux de Flameaux : « Allez, allez ; vous êtes ivres de lait caillé » [1] Tout cela ne pouvait finir qu’en bagarre générale, dont le vacarme attira les femmes qui ne furent pas les dernières à rentrer dans la mêlée.

A la nuit tombée, toutes égratignées, les robes défaites et les cheveux Dieu sait comment accoutrés, le conflit se poursuivit à coups de jurons : Par le moyen de la nuit survenue, commencèrent à belles injures, comme putains, vesses, ribaudes, paillardes, prêtresses, bordelières, tripières, lorpidons, vieilles édentées, méchantes, larronesses…. Et tellement criaient et braillaient ces déesses, que tout le bois de la Touche en retentissait.

Page de titre des Mémoires recueillis et extraicts des plus notables 
et solennels Arrests du Parlement de Bretagne

La gravure de la page de titre n’est pas la marque typographique de Julien du Clos
 mais représente sans doute le manoir de Château Létard à Saint Erblon dans la campagne rennaise. Le hérisson entre les chiens est une allusion au domaine de la Hérissaye.

Noël du Fail eut une vie tout aussi agitée. Il naquit vers 1520 dans le manoir familial de Château Létard, à Saint-Erblon (Aujourd'hui en Ille et Vilaine) au sud de Rennes. Il était issu de la petite noblesse de Haute Bretagne. Vers 1540, il quitta sa famille pour entreprendre des études juridiques, la coutume de Bretagne sous un bras et le mousqueton sous l’autre. On le retrouve dans les universités de Poitiers, d'Angers, de Bourges, de Toulouse [2]. Son humeur joyeuse ne parait pas avoir été affectée par ses embarras financiers qui l’obligèrent à entrer dans l’armée. Il participa en 1544 à la bataille de Cerisoles durant les guerres d’Italie. 

Rentré de la guerre, il termina sa formation universitaire à Lyon où il y publia, en 1547, chez Jean de Tournes, ses Propos rustiques de maistre Léon Ladulfi, champenois [3].

Le livre eut un succès certain qui l’incita à lui donner deux suites. Il fit paraitre successivement :

- Les Baliverneries d'Eutrapel (Imprimé à Paris pour Pierre Trepperel. 1548. Trepperel était alors libraire à Orléans)

- Les Contes et Discours d’Eutrapel (Rennes, Noël Glamet de Quinpercorentin [4],1585, in-8°)

Les Propos Rustiques de Léon Ladulfi, Orléans, Eloy Gibier, 1582. 
Rare édition qui contient encore le texte d’origine avant les remaniements de l’édition de 1732.

L’ensemble constitue un témoignage unique sur la société rurale du XVIe siècle. C’est sans doute parce qu’il avait vu tant d’autres régions qu’il sut si bien observer et décrire les petites habitudes des campagnes du pays de Rennes. Ce n’est pas une description de la vie rustique en général, faite d'imagination et ornée de souvenirs classiques, comme on en rencontre souvent au XVIème siècle, mais une suite d’anecdotes d'après nature qui sentent le vécu.

Que racontent les vieux ? Ils regrettent le temps passé et se souviennent des vieilles coutumes du village, quand c’était mieux avant. Au temps ancien, il estoit mal ajsé voir passer une simple feste que quelqu’un du village n’eust invité tout le reste à disner, à manger sa poulie, son oyson, son jambon. Les invités ne venaient point les mains vides, ils apportaient chez leur hôte toutes leurs bribes et les mettaient en commun pour faire le festin plus beau.

Ses pérégrinations universitaires avaient dû le conduire aussi à Paris car il cite les noms de plusieurs libraires chez qui ses maîtres l’envoyaient chercher des ouvrages. Déjà à l’époque, il était difficile de discuter le prix du livre :  Eutrapel dit que, lorsque maistre Jehan Ricaut, Jean Boucher, Jean Reffait, Gaillard, dom Bertrand Touschais, dom Jacques Mellet, tous savans pédagogues, l'envoyaient, et ses compagnons aussi, quérir quelques livres chez Collinet [5], Robert Estienne son gendre, Vascosan, Wechel, libraires de Paris, il ne fallait aucunement disputer ni contester du prix, car autant en avait bon marché l'enfant comme le plus crotté et advisé maistre aux arts de l'Université. Et estre le vray moyen de s'enrichir, gagner petit mais souvent.[6].

Devenu licencié en droit, Noël du Fail rentra en Bretagne et fit un beau mariage, ce qui lui permit de financer l’achat d’une charge au Présidial de Rennes (en 1552) puis au Parlement de Bretagne (en 1572). Parallèlement à ses éditions de Contes et Baliverneries, il publia un recueil de jurisprudence intitulé Mémoires recueillis et extraicts des plus notables et solennels Arrests du Parlement de Bretagne, divisez en trois livres : le premier contient les arrests donnez en l'Audience, le second ceux des Chambres, le tiers les Meslanges, A Rennes, de l'imprimerie de Julien du Clos, imprimeur du Roy. Ce genre de littérature est généralement austère et réservé à un public de juristes avertis. Mais sous la plume de notre conteur, les arrêts du Parlement de Bretagne deviennent des épisodes de la guerre Picrocholine. …

Livre Premier des Mémoires sur les arrêts notables.

Introduction du Livre Second des Mémoires.

Il ne recopie pas les arrêts du Parlement, il en expose les faits dans un résumé à sa manière, souvent très concis en quelques lignes puis il donne le point de droit à trancher, analyse les prétentions et les moyens des parties et finalement la solution retenue. Le tout ne tient souvent qu’en quelques lignes. Il se souvient certainement des cours de son professeur Eguiner-François Baron, à Bourges, qui se plaignait des commentaires sans fin des glossateurs [7].

Parfois, lorsque l’affaire le mérite, il en détaille les circonstances et cela devient un petit tableau qui aurait trouvé toute sa place dans les Baliverneries d’Eutrapel. Par exemple, cette audience du 19 octobre 1566 entre Jean Le Moine et Nicole Tilon. Le mari catholique, la femme huguenote ou quand les dissentions religieuses troublent la paix du ménage :  Le mаrу ne voulait que sa femme allast à l'exhortation mais à la messe. Elle, au contraire. Y a plusieurs débats. II dit qu'elle l’а injurié, qu'elle luy faict mille maux. Elle estoit pauvre, se voyant avec luy homme riche, elle est devenue insolente. Elle va en des lieux qui ne luy sont agréables…  Elle dit que c'est luy qui faict tout le mal. Il l'a battue revenant de la presche, il luy a fermé la porte. Elle luy porte honneur et révérence. Si elle s'est courroucée, il faut qu'il sache formicoe esse suam iram; qu'il excuse l'infirmité du sexe; qu'il se montre le plus parfaict. Ce sont maladies communes des femmes, quarum mores nosse oportet, non odisse. La Court, corrigeant le jugement, ordonne que l'intimée retournera à son Mаrу, auquel ladicte Court enjoinct la bien traicter : et à elle aussi de se comporter avec son mаrу comme une bonne et honneste femme doit faire. Et leur a permis et permet, suyvant l'édict du Roy, de vivre, pour le regard de la religion, chacun d'eux en la liberté de leurs consciences.[8]

Une brouille conjugale, sur fond de guerre de religion, 
tranchée en faveur du mari, l’affaire Jean le Moyne contre Nicole Tilon.

Du Fail s’amuse aussi à relever des décisions qui ne paraissent pas très importantes mais qui en disent long sur les habitudes et comportements des gens de justice : Du 18 Aoust 1572. Defend la Court aux advocats d'icelle d'estre longs, prolixes et superflus en leurs plaidoyez : mais leur enjoinct de les abréger sans user de répétitions et redites, ou dire chose qui ne serve à la cause [9]. L'ouvrage débute sur une affaire tout aussi insignifiante d'un litige du 20 Septembre 1554 entre l'un des quatre notaires de la ville du Grand-Fougeray avec ceux de Nantes. 

Le recueil des arrêts est complété de différentes pièces liminaires et de poèmes de ses amis [10].

Notons, en passant, que, les trois distiques latins placés en tête du volume pourraient donner quelques présomptions sur le lieu de naissance de Noel Du Fail, sur lequel tous les biographes ne s’accordent pas. Ce poème commence ainsi : Natalis Rhedonae decus altum, ingensque Senatus, Et magna Armorici gloria lausque soli, etc. [11]

Chacun des trois livres possède sa préface, la première, dédiée à Louis de Rohan, Prince de Guemené, est datée du 1er février 1576, l’occasion de rappeler que l’idée de rassembler ces décisions judiciaires est née de la réforme de la coutume annoncée pour le 2 Mars de cette même année. Cette préface est très étendue (22 pages) et constitue en elle-même un petit exposé de sa philosophie sociale, que nous pourrions qualifier de très conservatrice. Du Fail fait l’éloge de la Bretagne, la province aussi entière et moins meslée et bigarrée de sang et familles estrangères qu'autre qui soit aux environs d'elle : ayant depuis onze cens ans en çà subsisté et soy tenue debout, sans estre courue ni pillée de ces peuples septentrionaux et Allemans, qui sont venuz habiter et occuper les Gaulles, Hespagnes et Italie, juxtement après la rupture et dissolution de l'Empire Romain.

La préface du second livre est dédiée aux Etats de Bretagne en 1578.

Discours sur la Corruption de notre temps.

Le troisième livre est introduit par un long poème intitulé Discours sur la corruption de notre temps qui porte in fine pour signature Le Fol N'a Dieu, anagramme de Noel Du Fail. Il met en rimes une conversation tenue en sa présence par les deux premiers avocats de Rennes, Maitre Nicolas Bernard et Maitre Pépin de la Barbaie :

Quoy donc, dira quelqu'un, que servira ton livre, / Ton recueil des Arrests, qu'il ne faudra plus suivre / Quand ce beau temps viendra qu'on gardera la foy / Et le noble sera de son subject la loy? / Ce sera un tableau où l'on verra portraitte, / Tandis que nous vivrons, la faulte qu'on a faicte. / Cependant, si ton age à le voir ne suffit, / Pren ce livre tousjours et en fay ton profit.

Il y exprime une certaine critique de la société de son temps, ses principaux défauts et ses aspects les meilleurs. Il s’en dégage une certaine nostalgie du passé, un respect pour les jugements anciens et une fierté de l’œuvre accomplie par les bretons, vertueux et doués de savoir et sagesse

L’ouvrage aura un certain succès et sera réédité à Rennes chez Vatar en 1653, puis encore en 1737 avec une révision de Michel Sauvageau, preuve que son recueil d’arrêts est resté une référence du droit coutumier breton pendant cent cinquante ans.

Bonne Journée,

Textor

 

Filigrane du papier, une main au pouce écarté, avec ligne de vie et un cœur horizontal au centre, surmontée d’une fleur. Non retrouvé à l’identique dans le Briquet.

Concert par une belle soirée d’été au Château Létard.




[1] Le lait ribot est un lait caillé qui est encore bu aujourd’hui dans les campagnes mais qui monte assez peu à la tête…

[2] Ses œuvres citent le nom des professeurs dont il avait suivi les cours et d’autres évènements qui démontrent son séjour dans ces villes.

[3] Une seconde édition fut faite la même année à Paris, par Estienne Groulleau demeurant en la rue neuve Notre Dame, à l’enseigne de Saint Jean Baptiste.

[4] Arthur De la Borderie avait effectué des recherches approfondies sur cet imprimeur tout entier dévoué à la seule impression des 9 éditions des Contes d’Eutrapel. Au final le matériel typographique parait être celui de Jean Richer, imprimeur à Paris, comme l’avait démontré Louis Loviot dans son article l’imprimeur des "Contes d'Eutrapel, 1585 in Revue des livres anciens, T. II, fasc. 3, 1916, p. 313.

[5] Il s’agit de Simon Collines qui mourut en 1546.

[6] Les Contes et Discours d’Eutrapel, f° 177 de l’édition de Quimpercorentin 1597.

[7] Voir l’article à paraitre sur Eguinaire Baron in Bibliotheca Textoriana.

[8] Du Fail, Mémoires… p. 78. Les féministes n'apprécieront sans doute pas les termes 'infirmité du sexe', mais il faut rappeler que nous sommes 450 ans avant le mouvement MeToo.

[9] Du Fail, Mémoires… p. 292.

[10] Dont une épitre de P. Mahé et une ode signée J.D.G.

[11] Ce qui pourrait être traduit librement par : L'honneur de Noel, de Rennes, était grand, et le Sénat était vaste, et la gloire et les louanges de toute l'Armorique étaient grandes.


lundi 29 janvier 2024

Antoine Favre, Président du Sénat de Savoie

Les œuvres du jurisconsulte Antoine Favre (1557-1624) font partie de ces livres qui ne sont plus très recherchés aujourd’hui mais qui constituaient pourtant un must dans les bibliothèques du Duché de Savoie sous l’Ancien Régime. Elles ont été rééditées à de nombreuses reprises et je me devais d’en placer quelques échantillons dans ma bibliothèque savoyarde.  

Cet austère magistrat, infatigable travailleur, acquit une réputation qui dépassa largement les frontières du petit Etat de Savoie. On le surnommait le Prince des Jurisconsultes et il parait qu’à l’occasion d’une rentrée du Parlement de Paris, l’Avocat Général qui portait la parole demanda à ses confrères de ne jamais citer une opinion de Favre sans mettre la main au bonnet.

L’édition originale des Conjectures d’Antoine Favre (1581)

Les Conjectures, Début du Livre Premier

Dédicace à René de Lyobard du Chatelard

Il est vrai que sa pensée était claire et synthétique et qu’il eut le mérite de trouver des chemins nouveaux dans cette matière du droit romain qu’on étudiait depuis mille ans et où il paraissait que tout avait déjà été dit. Parmi les nouveautés figure la codification de la pratique, autrement dit la mise forme des recueils de jurisprudence, notamment celle du Sénat de Savoie dont il allait devenir le Premier Président.

La Savoie avait ceci de particulier que d’avoir un Sénat souverain, c’est-à-dire une sorte de Cour Suprême qui édictait les lois et les appliquait tout en même temps.

Ce privilège avait été obtenu du duc - et les Chambériens n’en étaient pas peu fiers - à l’issue de la longue occupation française du duché de Savoie (1536-1559) sur la souche d’un parlement établi sur le modèle capétien du Conseil Résident, remontant au XIIIe siècle. Le Sénat de Savoie représentait l’aînée des quatre autres cours souveraines de justice de Turin, de Nice, de Casal et de Gènes établies à sa suite par la Maison de Savoie dans les possessions continentales de ses Etats.

Ce qui était décidé par le Sénat un jour pouvait être modifié le lendemain. Rien ne pouvait le lier, pas même sa propre jurisprudence et il n’avait pas l’obligation de motiver ses arrêts qui constituaient la loi. Il va sans dire que toutes ses décisions étaient scrutées et abondamment commentées dans de volumineux grimoires que l’imprimeur Geoffroy Dufour, tenant boutique dans une rue proche du Senat, couchait sur du beau papier avec vignettes et frontispices. Les publications juridiques avaient généralement au titre la qualification de Bref recueil ou d’Abrégé pour faire oublier qu’elles ne contenaient jamais moins de 600 pages.

Brief recueil des Edicts (1642)

Antoine Favre, grâce à son autorité et ses compétences, parvint à la tête de ce Sénat de Savoie après une carrière fulgurante. Il était né dans la Bresse, alors en territoire savoyard, d’une famille de haut magistrat et il avait fait ses études au collège de Clermont à Paris puis à l’université de Turin.

À 22 ans, en 1579, il est avocat et docteur en droit. Il publie sa première œuvre deux ans plus tard, en 1581, chez Jean II de Tournes à Lyon. Ce sont les trois premiers livres des Conjectures du droit civil. Il aurait pu faire imprimer l’ouvrage à Chambéry mais pour une raison que nous ne connaissons pas – peut-être parce que le seul imprimeur de la ville ne parvenait pas à satisfaire cet homme pressé - il choisit de se rendre à Lyon, où les imprimeurs abondaient et où la qualité de leur travail n’était plus à démontrer.

Jean II de Tournes rendit une copie parfaite. Le titre Conjecturarum juris Civiis Libri III figure dans un encadrement architectural classique, typique des pages de titre de cette période. Ce que la lecture des Conjectures peut avoir de rébarbative pour le bibliophile d’aujourd’hui est largement compensée par la belle typographie et les subtiles mises en page de l’imprimeur.   

Le privilège accordé à Jean de Tournes pour dix ans, 
rédigé en caractères de civilité. 

La dédicace du Livre Second à Claude Guichard

Conjectures, Livre III

Le livre débute par une longue préface de 12 pages adressée à René de Lyobard, seigneur du Chastelard, conseiller d’Etat de Son Altesse et président du Souverain Sénat de Savoie, en date du 1er février 1581. La teneur du texte et l’identité de son destinataire nous renseigne sur les ambitions du jeune juriste dont tout porte à croire qu’il a préparé son livre dès l’époque de ses études toutes récentes. Dès l’entame, Antoine Favre tape fort ; Il n’hésite pas à écrire qu’il regrette qu’on ne puisse remettre en cause l’opinion des éminents prédécesseurs qui ne sont exempts ni de lacunes ni d’erreurs. A quoi servirait l’édition de nouveaux livres si on doit répéter ce qui a déjà été écrit, juste à gonfler le profit des imprimeurs ? [1]

Une préface qui donne une idée du caractère et de l’autorité de l’auteur !

 Elle est suivie par un extrait du privilège d'imprimer, rédigé en caractère de civilité, consenti à Jean de Tournes, libraire et imprimeur de sa Majesté, pour dix ans. La date indiquée sur ce privilège est 1574, ce qui n’est guère possible car Antoine Favre ne pouvait pas avoir écrit ce livre avant d’avoir terminé ses études de droit, aussi doué soit-il. L’achevé d’imprimé est du 21 Juillet 1581.

Chacun des trois livres de ce volume est adressé à un dédicataire différent : le Livre Premier au professeur de droit Jean-Antoine Manuce de l’université de Turin qui enseigna probablement le droit à Antoine Favre ; Le Livre Second, à Claude Guichard, Maitre des Requêtes puis Grand Référendaire et Historiographe de Savoie, plus connu aujourd’hui pour son célèbre ouvrage sur les Funérailles et diverses manières d'ensevelir des Romains, grecs et autres nations, paru cette même année 1581 chez Jean II de Tournes, lequel va utiliser le même encadrement au titre, en forme de portique romain. Claude Guichard, né à Saint Rambert-en-Bugey, était un compatriote de Favre qui le considère comme son ami au-delà des joutes verbales et des controverses doctrinales qui semblent les avoir opposés, d’après ce qu’il en dit dans sa dédicace.

Le troisième et dernier livre est dédié au sage et docte Pierre II de Boissat (1556-1613) érudit du Dauphiné, vice-bailli de Vienne, qui étudia son droit à Valence sous Cujas. Féru de grec, il est souvent confondu  avec son fils Pierre III de Boissat (1603-1662), l’un des premiers académiciens, bien oublié aujourd’hui au point de devenir la cible de railleries dans le Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostang.[2]

Quant au corps de l’ouvrage, il est divisé en chapitres, chaque chapitre correspondant à une conjecture. Chacune débute par l’idée que veut développer l’auteur ; l’argumentaire suit, puis la conclusion. Les conjectures relève les dissentions, les lieux communs (Generaliae sententiae) avec pour but de proposer de nouvelles interprétations, de découvrir des principes généraux, de résoudre des contradictions, de défendre ou de nier des opinions, et surtout de traquer les interpolations afin de corriger le Corpus Juris Civilis.


L'édition de 1581 est recouverte d'un curieux vélin marron 
sur lequel on devine par transparence qu'il s'agit d'un vélin de réemploi manuscrit.  

En 1584, à tout juste 27 ans - soit avant l'âge requis – Favre est nommé juge-mage de la Bresse et du Bugey, puis il entre au service du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie. Il fixe alors sa résidence à Chambéry. Trois ans plus tard, il rejoint le souverain Sénat de Savoie, juste après avoir fait publier la suite des Conjectures juridiques, soient les livres 4, 5 et 6.

Le second volume des Conjectures chez B. Honorat (1586)
 La page de titre contient un ex-dono de l’auteur (Ab Auctore donatus) qui pourrait bien être de la main d’Antoine Favre lui-même.

L’ouvrage parait encore à Lyon, comme les trois premiers livres, mais cette fois-ci chez Barthélémy Honorat car, dans l’intervalle, Jean II de Tournes avait quitté la ville pour fuir les persécutions que subissaient les Protestants.

Bathélémy Honorat suit le format in-quarto et la présentation du premier ouvrage. Chaque livre, dédié à un nouveau personnage éminent, débute sur une grande lettrine historiée. L’une d’elle provient de la série aux oiseaux, gravée par Pierre Eskrich [3] ; Cette fois-ci les dédicataires sont Louis Milliet, Premier Président du Sénat, Chancelier de Savoie, Baron de Faverges et seigneur de Challes, Charles Velliet, Premier Président du Sénat et enfin René de Lucinge, seigneur des Allymes dans le Bugey qui avait fait son droit à Turin dans les mêmes années que Favre et qui était, par son mariage, seigneur de Montrosat dans les Dombes.

Début du Quart Livre adressé à Louis Millet

Dans une ville, capitale de la Savoie, à l’étroit dans ses murailles, le Sénat était hébergé dans les locaux du couvent des Dominicains, près du Marché Couvert. Le lieu possédait deux cloitres, le premier réservé aux ecclésiastiques et le second aux gens de robe. Antoine Favre s’installe dans une maison de la rue Saint Antoine, quartier un peu à l’écart, presqu’un faubourg à l’époque, mais à deux encablures du Sénat.  

Gabriel Pérouse archiviste de la Savoie, se plait à imaginer Antoine Favre à sa table, travaillant inlassablement sur son œuvre principale, qu’on appellera le Codex Fabriani : « Le jour, il y a sous ses fenêtres une certaine animation : ce sont les voyageurs, marchands, maraîchers et plaideurs qui viennent du côté d'Aix et par la route de Genève. Mais, au soleil couché, c'est le silence et la solitude... Les amis de Favre, les solliciteurs, les collègues sont partis. La Présidente, et les enfants, encore présents, se sont retirés. Tout près, de l'autre côté de la rue Macornet, chez les Jésuites, tout dort. La porte du Reclus s'est fermée et ne s'ouvrira qu'à l'aube. La ville est close. Dans le cabinet du Président, on n'entend que le bruit de sa plume, plume d'oie qui grince sur le beau papier du temps[4]»

Le dernier ouvrage de ma bibliothèque illustrant l’œuvre du grand juriste est un petit opuscule posthume, en français, le seul texte qu’Antoine Favre aurait écrit dans cette langue et qui a fait douter à certains qu’il en soit l’auteur. Pourtant on retrouve dans cet écrit qui parut pour la première fois à Genève, en 1627, chez Jacques Chouët, l’esprit de l’auteur renvoyant sans cesse les praticiens aux maximes et principes.  L’édition de 1627 contient une préface anonyme : "Tu y apprendras une science entiere de la practique, là où plusieurs autrement ci-devant ne sçavoyent que c’estoit de la Practique que par la practique mesme  & comme  on  dit,  par  routine." Il est probable qu’il s’agisse d’extraits d’écrits inédits à la mort de l’auteur.

Toujours est-il que ce livre eut beaucoup de succès, pas moins de 6 éditions différentes entre 1627 et 1699 [5].  

Le livre s’intitule dans la première édition : Abrégé De La Practique Judiciaire Et Civile, De Mre Antoine Favre, Conseiller d'Estat, & premier Président au Souverain Senat de Savoye, utile et nécessaire, non seulement à tous ceux qui estudient en droict: mais aussi à tous Magistrats, juges, Aduocats… etc. Le titre de la seconde édition est transformé en Thresor de la Practique etc….

C’est un livre qui visiblement devait être dans toutes les poches des avocats de Chambéry compte tenu de son caractère pratique et synthétique. Les exemplaires conservés ont mal supporté ce passage de poche en poche.

Je possède un exemplaire des deux premières éditions avec un doute pour l’exemplaire paru chez Jacques Chouët car la page de titre est tronquée [6]. On n’aperçoit qu’un petit tiers de la marque de l’imprimeur. Il pourrait donc s’agir de l’édition originale de 1627. Seulement voilà, l’exemplaire consulté à la BNF présente le même nombre de feuillets mais avec de menues variantes dans la mise en page et quelques fautes qui démontre qu’il s’agit d’une autre émission. Par exemple au titre du premier chapitre, le mot Abrégé est avec un seul B alors qu’il a 2 B sur mon exemplaire, et le bandeau est différent. Le problème est qu’il n’y a pas d’autre édition répertoriée à l’adresse de Jacques Chouet [7]. L’édition suivante, de 1634, n’est pas imprimée chez Jacques Chouët mais à Chambéry par Louys du Four. Il reste donc quelques recherches à faire pour savoir si l’édition de Chouët est une seconde émission de 1627, inconnue des bibliographes, ou bien une édition postérieure qui reste à identifier.

L'abrégé de la Practique à la page de titre tronquée, édition de 1627 ?
 (Bibliotheca Textoriana) 

L'abrégé de la Practique, édition de 1627
 (Exemplaire BNF)


La comparaison de la page 1 de l'Abrégé de la Practique montre des différences entre l'exemplaire Textoriana et celui de la BNF. 

L’exemplaire imprimé par Louys Du Four en 1634 [8] a ceci de particulier qu’un de ses premiers possesseurs a relié à ce texte imprimé, sous le même vélin, vers 1672, quatre-vingt-seize feuillets blancs portant une table des matières très développée et complétée de commentaires variés, des tarifs pour les diligences des auxiliaires de justice, une petite étude sur les arrêts de Monsieur de Gerpene (?), des textes de lois et des extraits de formulaires manuscrits. Certains actes font référence à la ville et aux édiles de Thonon et un modèle de formulaire est prérempli au nom de Louys Matthieu, docteur ès-droict, avocat au Sénat de Savoie et juge ordinaire dudict lieu, qui pourrait bien être l’auteur des notes.

Il serait possible de faire une étude exhaustive des revenus des gens de justice car chaque émolument est soigneusement détaillé. On apprend que les huissiers du Senat vacquant ès ville touchent 5 ff. contre 70 ff. s’ils vaquent hors la ville à cheval, oultre leurs dépens pour le louage du cheval. La vacation du seigneur président est tout simplement hors de prix, étant donné qu’il vaque à quatre chevaux.

A nous mandé par devant nous Louys Matthieu, 
docteur es droict, et juge ordinaire dudit lieu un tel pour etc….

Arrêt sur les écorces, Thonon 1672.

C’est un témoignage émouvant et inédit de la pratique d’un juriste à Thonon. Parmi les arrêts qui faisaient l’actualité cette année-là, on lit ceci : Le 30 Mars 1672, Le Senat a inhibé à toutes sortes de personnes d’enlever ou faire enlever des escorses de toutes sortes d’arbres et icelles vendre tant dans les Estats que dehors, à peine de cinq cents livres et du fouet et plus grande (peine) s’il estait (nécessaire) a requeste de Messieurs de Thonon.

Gageons que les arbres ont dû conserver leur écorce….

Bonne Journée,

Textor


[1] « Illorum certe pusillanimitas, & inhonesta verecundia excusari non potest, qui rumores, ut dici solet, ante salutem ponũt: Sed horum præcipue diligentia reprehenda est, publicis Iurisprudentiæ studýs longe magis perniciosa, quibus tot librorum millia nocent potius, nec nisi ornandis, aut verius onerandus Typographorũ officinis proficiunt ».

[2] « L’Académie est là ? Mais j’en vois plus d’un membre, / Voici Boudu, Boissat et Cureau de la Chambre, / Porchères, Colomby, Bourzeys, Bourdon, Arbaud. / Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c’est beau. » (E.Rostand, in Cyrano de Bergerac)

[3] Voir l’article Pierre Eskrich, maitre brodeur et tailleur d’histoires. (1520-1590) du 08 Décembre 2020 sur ce site.

[4] Gabriel Pérouse, Causerie sur l'Histoire littéraire de la Savoie T1, Chambéry Dardel, 1934.

[5] Jacques Chouët, Genève 1627, puis Du Four, Chambéry 1634. D'autres éditions paraitront en 1650 (Genève, Pierre Chouët) 1660 et 1680 (Chambéry, Riondet) et 1699 (Annecy, Fontaine).

[6] In-12 de (8) 165 pp. (1) pp.bl sign. a-k8, l3.

[7] Une édition de 1650 est à l’adresse de Pierre Chouet (et non Jacques) mais la collation des exemplaires n’est pas disponible. Je ne sais pas si la même marque est utilisée au titre. (BM Amiens et BM de Bourg en Bresse).

[8] Petit in-8 (de taille in-12) comprenant un blason de la Savoie en page de titre, 3 ff.n.c. 166 pp. et environ 150 pages en feuilles blanches avec remarques et commentaires d'une écriture du temps.

Les Oeuvres de Favre