samedi 31 octobre 2020

Halloween, la vigile de la Toussaint.

La Toussaint doit son origine à la dédicace de l’ancien temple païen du Panthéon, à Rome, en église de Ste Marie et de tous les martyrs, en 609, par le pape Boniface IV, qui y fit transférer un grand nombre de reliques de martyrs provenant des Catacombes. La date était probablement le 13 mai, qui correspond à celle d’une fête de la Toussaint en Syrie à la même époque. L’anniversaire de cette dédicace deviendra notre fête de la Toussaint. Mais en Angleterre, puis en Gaule la fête sera translatée au 1er novembre à la fin du 8ème s. et elle ne deviendra universelle pour l’Occident que sous Louis le Pieux (+ 840). La mémoire universelle des défunts ne sera instituée par St Odilon de Cluny que vers 998, mais sera expressément placée le lendemain de la Toussaint, car tous les défunts sont des saints à venir.

Incipit vigilia mortuorum - Ici commence la vigile des morts

Un jour, il y a longtemps, alors que je traversais le Nevada pour rejoindre San Francisco, la route fut coupée par un tremblement de terre, m’obligeant à faire un détour de plusieurs centaines de kilomètres. La nuit arrivant, je dus m’arrêter dans un petit village dont j’ai oublié le nom. J’ai diné dans le saloon local et à mon grand étonnement des petits enfants déguisées passaient entre les tables en présentant des paniers. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’ils voulaient. J’ai cru à une kermesse locale. Je n’avais jamais entendu parler d’Halloween….

Bonne fête !

Textor

jeudi 22 octobre 2020

A propos d’un poème de Bérenger de Tours (XVème siècle)

La découverte des sites de numérisation des manuscrits anciens comme Fragmentarium que j’évoquais dans mon article du mois dernier (Fragmentum, XIVème s.) m’a conduit à regarder avec un œil neuf tous les fragments de manuscrits cachés (ou pas) dans mes reliures.

Il y aurait bien, par exemple, ces deux plats d’une reliure en demi vélin estampé dont les cartons sont composés d’une trentaine de feuillets collés les uns aux autres que je ne me suis pas encore résolu à disséquer avant de savoir si le texte en vaut la peine. En revanche la méchante couvrure d’un livre d’heures est plus facilement accessible puisque le texte apparait sur le plat supérieur, bien effacé, et sur le contre plat de manière plus lisible.

Il s’agit d’un seul morceau de vélin plié en deux. Le plat inférieur est composé d’un autre feuillet replié, sans doute provenant du même manuscrit, le tout tenu par un morceau de parchemin collé sur le dos. Les deux feuillets laissent apparaitre des réglures mais seul le vélin du plat supérieur contient un texte copié. Son écriture m’a toujours intriguée car la forme des lettrines de départ des paragraphes possède un air archaïque qui pourrait faire penser à certains manuscrits du Scriptorial d’Avranches ou d’autres textes très anciens de l’époque médiévale.



Le plat supérieur du livre et son verso.

Le copiste s’étant appliqué, la lecture du texte est relativement facile, au moins pour les lignes qui n’ont pas été effacées par plusieurs siècles de manipulation. Les deux premiers vers se lisent ainsi : Juste judex, Jesu-Christe, Rex regum et Domine, ce qui suffit à identifier un poème, en douze strophes et soixante-douze vers, attribué à Bérenger de Tours (Beringerius Turonensis) par Clarius, moine de saint Pierre de Sens.

Bérenger est né à Tours, au commencement du XIe siècle, d’une famille de riches patriciens qui l’envoya étudier les arts libéraux et la théologie à Chartres, où professait alors Fulbert, un des maîtres les plus fameux de son temps. Revenu dans sa ville en 1030, il fut choisi pour écolâtre (Magister scholarum) du monastère de Saint-Martin de Tours, haut lieu des études scolastiques [1], avant de devenir, en 1039, archidiacre d'Angers jusqu’à ce que le comte d’Anjou Geoffroy II Martel lui interdise l’accès à la ville en 1060. 

Berenger avait une solide culture de grammairien et de rhétoricien et il avait étudié les auteurs anciens. Un vif débat agitait alors l’église sur la question du sacrement eucharistique. Son maitre Fulbert s’attachait à défendre l’intégrité des dogmes de l’Eglise et à en combattre les déviances, mais Bérenger soutenait que la présence du Christ dans l'Eucharistie est spirituelle et non corporelle. Position que Fulbert ne pouvait que rejeter et qu’il considérait comme une hérésie. Avant de mourir, il conseilla à son jeune disciple de ne pas persister dans des théories qui le conduiraient hors de l’Eglise. Mais Bérenger avait des idées très arrêtées et surtout il considérait la raison supérieure au dogme. Il écrivit dans un petit opuscule [2] « Sans doute, il faut se servir des autorités sacrées quand il y a lieu, quoiqu'on ne puisse nier, sans absurdité, ce fait évident, qu'il est infiniment supérieur de se servir de la raison pour découvrir la vérité."

Bref, il se passa ce que Fulbert avait prévu : Bérenger poursuivit la querelle avec Adelman, écolâtre de Liège, Abbon de Fleury et Lanfranc. Dénoncé comme hérétique, parce qu'il niait la « présence réelle », il fut condamné par le pape Léon IX, en 1050, au concile de Verceil, puis par plusieurs synodes : Rome (1050-1059), Tours (1055), Bordeaux (1080), etc. A chaque fois, Bérenger faisait alors amende honorable puis se rétractait. Il finit par être exilé sur l’ile Saint Cosme, au large de Tours.

La plupart de ses écrits ont été perdus et ce qui a été conservé est plutôt mince [3] : Quelques éléments de correspondances (lettres à Adelmann), sa Défense contre Lanfranc ou De Sacra Coena, retrouvée en 1777, à Wolfenbüttel [4], et un florilège patristique sur les sacrements, directement utilisé et peut-être composé par Bérenger de Tours, découvert en 2006 dans un manuscrit de la BNF. De l’œuvre poétique de Bérenger, nous ne possédons plus de façon certaine que ce Juste judex, Jesu Christe, édité au 18ème siècle d'après un manuscrit de Marmoutier [5].

Dès lors, il m’a paru utile d’en apprendre un peu plus sur ce poème Juste Judex, qualifié parfois d’oraison ou d’hymne selon les auteurs, notamment pour tenter de déterminer la date à laquelle il avait été recopié, car logiquement, les moines ne recopiaient pas des textes d’auteurs jugés hérétiques et si le style d’écriture était cohérent avec l’écriture carolingienne, n’aurait-il pas été pas possible que le texte date d’avant l’excommunication de 1050 ?



Le texte intégral du poème réduit dans cette copie à 5 strophes sur les 12 connues.

Pour cela, étant parfaitement incompétent en paléographie médiévale, j’ai tenté ma chance auprès de plus savant que moi. On me dit tout d’abord que l’écriture contient des caractéristiques de l’écriture cursive carolingienne (S long sous la ligne, S ressemblant à B à la fin des mots, D oncial en boucles de sorcière), mais aussi des caractéristiques de la calligraphie humaniste (issue de la calligraphie carolingienne du 9ème au 12ème siècle). Donc, les avis penchaient pour une main du 15ème siècle fortement influencée par la calligraphie humaniste.

J’insiste alors pour avoir un second examen en donnant mes raisons : Pourquoi recopier au XVème siècle le texte d’un hérétique ?  Il serait plus vraisemblable que le texte soit du XIème siècle. Mais mon interlocuteur (a) reste ferme sur sa position en donnant ses raisons :

« Pour défendre mon point de vue sur une "écriture qui n'est pas du 11e siècle", je dirais ceci :

1/ La minuscule carolingienne utilise des lettres douces, donc les ponts du "m" et du "n" devraient être arrondis, mais ici, ils sont pointus et tranchants. Le "r" rond (qui ressemble à un 2,) apparaît au 12ème siècle. Son abondance dans vos feuilles fait davantage penser à la cursiva du 15ème siècle.

2/ Dans ces feuilles, les "i" sont pointillés, ce qui est également quelque chose qui apparaît au 12e siècle.

3/ La façon dont les longs "s" sont épaissis montre que le scribe n'a pas écrit son long "s" en une seule ligne pour lever ensuite sa main et compléter le haut du "s" ; cela prouve qu'il a fait son long "s" en un seul trait et qu'il n’a relevé la main que pour passer à la lettre suivante.

4/ De nombreux mots de cette feuille donne cette sensation de "cursiva". A propos du petit "s" à la fin des mots : habituellement dans la minuscule carolingienne, vous auriez un long "s", mais ici vous avez des petits "s" avec un étrange empattement prolongé comme si le copiste avait monté rapidement sa plume pour finir le mot. À mon avis, ce "s" particulier pourrait dériver du "s" en forme de "B" que l'on trouve à la fin des mots à partir de la seconde moitié du 14ème siècle.

5/ En conclusion, de mon point de vue : nous avons quelques lettres inspirées du minuscule carolingien (a, quelques "e", quelques "d", b", quelques lettres majuscules), mais la façon d'écrire du scribe, et beaucoup de lettres utilisées, combinées à l'aspect général "non poli, propre, régulier" du ductus, trahissent une main du 15ème siècle connaisseur de la calligraphie humaniste. »

Il a bien fallu que je me range à ces arguments convaincants. Un scribe du 15ème siècle cherchant à imiter la caroline !

Ceci dit, Yves Perrousseaux, dans son histoire de l’écriture typographique, nous rappelle que le XVème siècle redécouvre les minuscules rondes de l’écriture carolingienne qui avaient été occultées pendant quelques siècles par les écritures gothiques. Déjà Pétrarque, influencé par ses études des textes carolingiens à l’université de Bologne, écrivait à Boccace en 1337, pour faire l’éloge de l’écriture caroline. Plus tard, en 1402, le florentin Poggio Bracciolini (1380-1459) donnait le modèle d’une véritable minuscule humanistique droite : la lettera antica formata.  

Reste alors à trouver ce qui a conduit ce lettré, connaisseur des nouveautés humanistiques, à copier un texte de Bérenger de Tours au XVème siècle. En fait, les condamnations des écrits de Bérenger n’ont pas été aussi tranchées qu’il pourrait paraitre. A la lecture des conciles, ce dernier continue à être qualifié de magister et admirabilis philosophus et au fil de ses professions de foi et de ses rétractations, exprimées lors des conciles de 1059,1078,1079, il semble s’être assagi.

Il aurait écrit le poème à la fin de sa vie, sans doute durant le concile de Rome en 1078 [6]. A cet occasion, moment critique de la vie de Bérenger, sa profession de foi devait être scellée par le jugement de Dieu, c’est-à-dire l’épreuve du fer rouge autrement appelé ordalie. Bérenger se prépara à cet acte solennel par le jeûne et la prière et Il semble bien que c’est à l’occasion des préparatifs qu’il composa le texte où il demandait au Christ de le protéger des embuches de ses ennemis et d’obtenir un juste jugement. (Juste Judex). D’une certaine manière, il anticipait la décision du Pape et faisait appel directement au jugement du Christ. Finalement le Pape Gregoire VII changea d’avis ; l’ordalie n’eut pas lieu mais le poème resta.

Le contexte de la rédaction n’est pas sans rappeler la Ballade de Pendus de François Villon.

Oratio Juste Judex in BNF Ms Latin NAL 3119 F. 161 v°-
Horae Dominici Kalmancsehi, prepositi Albensis. (1492)


Oratio Juste Judex in BNF Ms Latin 1201 Liber precum Caroli Aurelianensis ducis. (Début XVème s.)

Le concile de Saintes a donc pu valider le poème qui ne contient rien de contraire à l’orthodoxie. Il connaitra alors une certaine vogue au XVème siècle et sera repris dans les hymnaires des siècles suivants, parfois traduit en français comme dans ce manuscrit conservé à Bruxelles :  Juste et vray juge Jhesucrist, roy des roys et seigneur des seigneurs, qui tousjours regnes avecques le Pere et le saint Esperit, vucillés maintenant mes prieres exauchier et les recevoir debonnairement. Tu descendis des cieulx du ventre de la glorieuse Vierge Marie [7]...

Il faut noter que le texte porté sur ma reliure contient des variantes par rapport à celui publié en 1717 dans le répertoire des actes des conciles [8]. Ainsi, vers 17, Ut possimus permanere devient Ut valeam permanere, ou bien vers 23, Nec servantur corda nostra au lieu de Ne damnetur corpus meum. Il existe aussi des variantes avec le manuscrit 1201 de la BNF.  Par ailleurs, l’ensemble est à la première personne du pluriel et non du singulier. Je n’ai pas encore trouvé d’exemple similaire à ce texte que je reproduis intégralement et qui nécessiterait certainement de plus amples recherches.  

 
Juste judex, Jesu-Christe,
Rex regum et Domine:
Qui cum P(atre) (re)gnas semper
Et cum Sancto Flamine
Nunc digneris preces nostras
Clementer susci(pere).
 
 Tu de coelis desce(ndisti)
Virginis in uterum,
Unde sumens veram carnem
Visitasti servulum,
Tuum plasma (redimeno ?)
Sanguinem per proprium. 
Naque simus o Deus,
 
Gloriosa passio
Nos deffendat incessanter
Ab omni periculo
Ut possimus permanere
In tuo servitio
 
Adsit nobis tua virtus
Semper et deffensio
Mentem nostram ne perturbet
Hostium incursio
Nec servantur corda nostra (ne damnetur corpus meum)
Fraudulenti laqueo
 
Dextra forti qua fregisti
Acherontis januas (junas)
Frange nostros inimicos
Necnon et insidias
Quibus volunt occupare 
Viatorum (Cordis mei) semitas



Bonne Journée

Textor

Appendice : Répertoire des manuscrits identifiés à ce jour contenant le texte Juste judex Jesu Christe de Béranger de Tours.

Références : U. Chevalier, Repertorium hymnologicum, Louvain, t. 1, 1892, n° 9910 (A ne pas confondre avec un autre hymne ‘Juste Judex ultionis’, repris dans le Dies Irae et par Mozart dans le Requiem K.626 )

1/BR de Bruxelles 11035-37 (821), fol. 76 vo-77 , Livre de prières de Philippe le Hardi, XVeme siècle. Avec une traduction en français de la prière latine qui précède immédiatement dans le même manuscrit (fol. 75 vo) : « Juste judex, Jesu Christe,….».

2/Bibl. nat., de Munich Gall. 40, fol. 121 v°-126, XVe s. Livre d'heures de Philippe le Bon.

3/ Bibl. Méjanes Cote Ms. 19 (Rés. ms. 1)  (620— R. 539). Heures du roi René. 15e siècle Vers 1470-1471.Page 468. Longue prière rythmée : ‘’ Juste judex, Jesu Christe, Rex regnum et Domine,… ‘’

Méjane Ms19

4/Bibl. de Tours ms 348, f.  172.

5/Bibl. du Vatican, Reg. Lat. 121, f.  114. Reg. Lat. 150, f.  152,

6/BNF Cote : Latin 3003 -Parchemin. Deux mss. réunis au XVe s. 189 ff.155 × 100 mm. B f. 109 Juste judex Jesu Christe // Regum rex et Domine //..

7/BNF Cote : Latin 2895  - Hymne : « Juste Judex J.-C... » ; (f.133-133v)

8/BNF Cote : Latin 2882 - S. Anselmus Cantuariensis Liber precum XIIe siècle Initiales en couleur. Rubriques. Parchemin.91 ff.235 × 160 mm. Reliure XVIII e s. maroquin rouge aux armes royales. Provient de l'abbaye de Mortemer au dioc. de Rouen, d'après l'ex-libris à demi-effacé du XIV e s. au f. Iv, d'où il était passé dans la collection de Mareste d'Alge dont l'ex-libris effacé se trouve au f. 23. B.f. 76 Juste judex J-C.... ».

9/BNF cote : Latin 1201 Liber precum Caroli Aurelianensis ducis.  Début du XVe siècle. f. 1-16v Oraisons et prières diverses : — « Oratio magistri Berengier. Juste judex Jesu Christe... » Cf. Chevalier, n° 9910 (10).

Décoration anglaise. Initiales en couleur à filigranes, ou d'or sur fond de couleur. Encadrement (f. 1). Rubriques. — Au f. 1, armes d'Orléans. Ce ms. est à rapprocher du Latin 1196. — Cf. Delisle, Cab. des mss ., I, 110 et Champion, Libraire de Ch. d'Orléans , 79. Les ff. 104, 159, 270 sont blancs. Parchemin.379 ff. à 2 colonnes.220 × 145 mm. Reliure chagrin rouge au chiffre de Louis-Philippe ; au verso des plats, velours cramoisi de l'ancienne reliure avec traces de boulons et de fermoirs ; tranches aux armes d'Orléans.

10/BNF Mss Latin 15139. Rhetorica ad Herennium. — Summa sententiarum, etc. XIIe siècle. f. 247. [Hymne] : « Juste judex Jhesu Christe …-…. salvetur humanum genus. », cf. U. Chevalier, Repertorium hymnologicum, Louvain, t. 1, 1892, n° 9910 ; H. Walther, Initia carminum ac versuum medii aevi posterioris latinorum, Göttingen, 1959, p. 506, n° 9997. Addition du XIIIe s.

11/ BNF NAL 3119 . Horae Dominici Kalmancsehi, prepositi Albensis. XVe siècle (1492) 170 feuillets. 205 × 155 mm. f. 161 v°-162 v° : Manuscrit en latin " Juste judex Jhesu Christe, regum rex et Domine ".

12 / BL Add MS 44874, ff 1r-258v - after 1246-1325 - Psalter in Latin with additions ('The Evesham Psalter') 'Iuste iudex iesu christe rex regum et domine.' (ff. 240r-v)

BL Ms 44874

13 / BM Angers Ms. 1-1928 - N° CGM : 283 Autre cote : 274 Titre : Recueil, venant de Saint-Serge Date : XIe-XIIe siècles. Pages 16-21 Prières diverses. « Oratio ad Crucifixum. — Juste judex, Christe... »



(a) Je remercie Eve Defaÿsse, Doctorante au CIHAM, Université Lumière Lyon 2, pour les renseignements transmis.

[1] Yves Perrousseaux nous dit que le scriptoriale de l’abbaye saint Martin fut pendant longtemps à la pointe de l’évolution de l’écriture et on y trouve des textes qui préfigurent ce que sera l’écriture carolingienne. (Histoire de l’écriture typographique, Atelier Perrousseaux, 2005 p. 19.)

[2] Le De sacra coena ou Rescriptum contra Lanfrancum, éd. R. B. C. Huygens, Turnhout, Brepols, 1988.

[3] Voir la bibliographie de Jean de Montclos in Lanfranc et la controverse eucharistique du XI ème siècle, Louvain 1971

[4] Berengarii Turonensis de Sacra Coena adversus Lanfrancum liber posterior... Primum ediderunt A. F. et F. Th. Vischer... (1834). In-8° , VI-290 p. réédité in Berengarii turonensis de sacra coena adversus Lanfrancum, ad fidem codicis Guelferbytani edidit et notis instruxit... W. H. Beekenkamp (1941)

[5] Sans doute mms Tours 348, f.  172. On trouve également ce poème dans deux manuscrits du Vatican, Reg. Lat. 121, f.  114. Reg. Lat. 150, f.  152, dans le manuscrit 1201 de la BNF et dans 2 manuscrits conservés à Bruxelles et munich, mss 11035-37 (821), fol. 76 vo-77 , Livre de prières de Philippe le Hardi, XVe s. et Bibl. nat., de Munich Gall. 40, fol. 121 v°-126, XVe s. Livre d'heures de Philippe le Bon. Bérenger se sentait assez sûr de son talent poétique, loué par Hildebert de Lavardin dans l'Epitaphium Berengarii (PL, t. CLXXI, 1396), pour se moquer du poème qu'Adelman de Liège lui avait envoyé.

[6] Remi Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Volume 20, Paris Lottin et Butard, 1757.

[7] Traduction d'une prière latine qui précède immédiatement dans le même manuscrit (fol. 75 vo) : « Juste judex, Jesu Christe,….». BR de Bruxelles 11035-37 (821), fol. 76 vo-77 , Livre de prières de Philippe le Hardi, XVeme siècle. Voir aussi Bibl. nat., de Munich Gall. 40, fol. 121 v°-126, XVe s. Livre d'heures de Philippe le Bon.

[8] E.Martène et U. Durand in Thesaurus novus anecdotorum, t.  IV, col.  115-116




 

lundi 12 octobre 2020

La galerie de portraits de Paul Jove (1561)

Le vendredi 12 octobre 1492, après deux longs mois de mer, Christophe Colomb pose le pied sur une île des Bahamas. Cela m’amène à vous décrire une édition de l’Eloge des Guerriers Illustres de Paul Jove dont un chapitre est justement consacré à l’Amiral de la Mer Océane.

Portrait de Christophe Colomb gravé par Tobias Stimmer (1575)

Paolo Giovio, plus connu sous sa forme latine, Paulus Jovius ou Paul Jove en français, est né sur les bords du lac de Côme (Italie) le 21 avril 1483 et mort à Florence le 12 décembre 1552. Il est assez âgé en 1492 pour se souvenir par la suite du frisson qui traversa l’Europe quand la lettre de Colomb décrivant son voyage fut publiée en Italie. Il devint par la suite médecin de nombreuses personnalités de Rome et son talent attira l’attention du cardinal Jules de Médicis dont il devient le conseiller lorsque celui-ci accéda à la fonction papale sous le nom de Clément VII. Il passa ainsi 37 ans au service de différents papes et gravit la hiérarchie ecclésiastique jusqu'au titre d'évêque suffragant de Nocera de Pagani (Campanie) en 1528.


Le chapitre consacré à Christophe Colomb dans l'édition de 1561

Il fit alors construire à Borgo Vico, au bord du lac de Côme, un édifice pour accueillir à partir de 1538 une galerie de portraits des hommes illustres : réunissant près de 400 portraits, c'est le premier « musée ». Pour mettre en valeur cette collection, il eut l’idée de rédiger de petites biographies, qu’il publia en 1546 sous le titre Elogia Virorum Illustrium, des Éloges des hommes illustres, dédiées aux hommes de lettres dont il possédait le portait. En 1551, juste un an avant sa mort, Giovio publia un second volume consacré aux hommes de guerre [1], dont lequel il inclue logiquement une courte biographie de son héro découvreur du Nouveau Monde. L’ouvrage sera réédité en 1561, à Bâle par Pietri Perna.


Suite du chapitre consacré à Christophe Colomb dans l'édition de 1561

Mais il faudra attendre 1575, soit 24 ans plus tard, pour qu’une nouvelle édition du livre, toujours chez Pietri Perna, contienne des illustrations, chaque gravure copiée des portraits de la galerie de la villa de Côme .

Le portrait représentant Colomb est la première représentation vraisemblable de Christophe Colomb, celle qui est à l’origine de toute les autres. Il fut gravé par Tobias Stimmer, un dessinateur suisse, né en 1534 et qui, bien entendu, n'avait pas pu approcher Colomb. On pense donc qu’il s’est inspiré du tableau de la galerie de Côme.  Nous découvrons le visage rond d’un homme plutôt jeune, aux cheveux bouclés, au visage pensif et quelque peu triste, les mains jointe à la taille, une robe de prêtre dont la capuche est tombée sur les épaules.

A la fin du XIXe siècle, Sir Clements Robert Markham, explorateur britannique, géographe, écrivain, président de la « Royal Geographical Society » de Londres, considérait que ce portrait était l’unique portrait existant de Colomb mais tous les experts ne partagent pas son avis. En fait, nous ne savons pas si le portait de Giovio avait été peint d'après nature, et par qui, ou sur le modèle d'un idéal, plus ou moins conforme aux descriptions données par ceux qui avaient pu connaître le Génois. En tant qu'historien, Giovio a revendiqué le droit de déformer la vérité pour atteindre le but qui lui convenait et ses conceptions de la vérité du portrait peuvent tout aussi bien avoir été très vagues. Nous ne saurons probablement jamais à quoi ressemblait réellement l’illustre génois. 

Lettrine historiée

Paolo Giovio avait plus d’une corde à son arc, il publia sa correspondance avec les intellectuels de son époque, comme Léonard de Vinci, l’Arétin ou Pietro Bembo, des livres d’emblèmes et des livres d’histoire dont j’aurais l’occasion de reparler car le rayon Paul Jove de la bibliothèque est passablement fourni.  

Bonne journée

Textor



[1] Elogia virorum bellica virtute illustrium veris imaginibus supposita, quae apud Musaeum spectantur, in libros septem gigesta. Doctorum item virorum ingenij monumentis illustrium ab auorum memoria publicatis. Pet. in-8 de 592 pp. La dern. chiffrée 82 par erreur.

mardi 6 octobre 2020

Interlude : le Guide Bleu du Figaro ou le parisien désorienté. (1889)

Comme je ne peux pas me résoudre à faire paraitre un article portant le numero 13, vous aurez droit à deux billets simultanément, celui-ci ne m’ayant pas demandé beaucoup de recherches !

A noter que les plans de Paris avaient à l’origine une orientation Est-Ouest depuis le plan de Munster jusqu’au plan de Jaillot, avec l’Ouest en bas de la carte, ou plus exactement une orientation de l’amont à l’aval de la Seine, parfois une orientation Ouest-Est (Plan de Quesnel) jusqu’à ce qu’ils prennent l’orientation classique Nord-Sud (Delagrive, Roussel) que nous leur connaissons aujourd’hui. Mais c’est la première fois que je trouve un plan orienté Sud-Nord avec l’Ile Saint-Louis à gauche et l’ile de la Cité à droite, la rive gauche au Nord, la rive droite au Sud, etc. De quoi désorienter un vieux parisien….  

 

Le Guide Bleu, 1 franc

Le palais des machines

Le pavillon du Figaro

Le pavillon de Monaco

Le plan de l’Expo

Le plan de Paris avec les moyens de transport.

Bonne Journée

Textor

Ortensio Lando et la querelle cicéronienne (1534)

Les études universitaires sur les auteurs du 16ème siècle sont particulièrement dynamiques et elles me conduisent à revoir les notices de mon catalogue de bibliothèque à chaque fois que paraissent le compte-rendu d’un colloque ou une nouvelle thèse ! C’est le cas pour un petit opuscule de 80 pages, première œuvre conservée d’Ortensio Lando, traitant de la polémique qui opposait les tenants et les détracteurs de Cicéron. Il a fait l’objet d’une thèse récemment publiée [1].


La page de titre de l'ouvrage d'Ortensio Lando.

Nous sommes en 1534, Ortensio Lando, polygraphe touche à tout, fait paraitre à Lyon, chez Sébastien Gryphe, les dialogues Cicero relegatus et Cicero revocatus (Qu’on pourrait traduire par L’exil de Cicéron - Cicéron, le retour). Nous trouvons deux autres éditions du Cicero de la même année, publiées en Italie (Venise, Melchiorre Serra) et en Allemagne (Leipzig, Blum), ce qui témoigne de l'intérêt général pour les discussions sur le cicéronianisme qui suivirent la publication en 1528 d’un brulot anti-cicéronien : le Ciceronianus d'Erasme.

Il faut, à proprement parler, se référer à l'ouvrage au pluriel. En effet, si les deux textes ont bien été publiés ensemble, à la suite l’un de l’autre, ils se composent de deux dialogues largement indépendants, bien que complémentaires, le premier contenant des critiques de Cicéron et se terminant par son bannissement, le second relatant ses louanges et son retour triomphal.

L’œuvre fut publiée sans nom d’auteur mais l’épitre dédicatoire est rédigée par un certain H. A. qui pourraient indiquer Hortensius Appianus, l’un des pseudonymes de Ortensio Lando. Diverses sources contemporaines la donnent à Lando, notamment une note manuscrite portée sur l’exemplaire du Cicero ayant appartenu à Johann Albrecht Widmanstetter (1506-1557), exemplaire aujourd’hui perdu : « L’auteur du livre est Hieremias, moine de l’ordre de Saint-Augustin, devenu ensuite le médecin Ortensio, qui publia les Forcianae Quaestiones, homme savant qui fut mon ami intime au couvent de San Giovanni a Carbonara, à Naples, en 1530 [2]. »


Reliure en parchemin souple regroupant différents textes dont le Cicero de Lando.

L’auteur est un facétieux qui aime se jouer des paradoxes et des faux-semblants. C’est d’ailleurs ce qui rend difficile les recherches biographiques sur son compte. On ne sait jamais si ce qu’il affirme dans ses ouvrages est la vérité ou une simple plaisanterie.

Cet humaniste excentrique, qui passerait aujourd’hui pour un anticonformiste, gravitait en marge de toutes les sociétés dans lesquelles il tentait d’entrer. Si les lettrés de l’époque avaient l’habitude de voyager d’un centre intellectuel à l’autre, Lando voyagea encore plus que ses collègues. Originaire de Milan, il fit ses études à Bologne puis nous le retrouvons à différentes époques à Rome, Venise, Naples, Lyon (où il travailla pour Sébastien Gryphe, aux côtés d'Etienne Dolet), Bâle, Genève, Lucques, Trente, Paris, Strasbourg, Tübingen et Augsbourg. Il se fixe à Venise après 1545 mais c’est à Naples qu'il disparait à la fin des années 1550.[3]

Ortensio Lando commence des études de théologie et se destine à entrer dans les ordres mais doit quitter brutalement le couvent des Augustins à la suite de prises de position hérétiques [4], puis il entame des études de médecine mais il aurait pu tout aussi bien devenir avocat car c’est tout l’art de l’avocat que de pourvoir plaider une thèse puis son contraire. Mon professeur de droit pénal, Robert Badinter, avait l’habitude de dire, en cours : Défendre ce n’est pas aimer, c’est aimer défendre. La formule s’applique parfaitement à Lando qui va se livrer à un réquisitoire impitoyable pour condamner Cicéron, avant de le disculper de manière toute aussi brillante.

L’exercice thèse-antithèse pourrait paraitre rébarbatif mais Lando le conçoit comme un exercice festif, une blague de l’étudiant qu’il est sans doute encore en 1531, lors de la rédaction du livre. Les différents protagonistes de l’œuvre, dont la plupart correspondent à des personnages réels et connus par Lando, des Lyonnais, cités dans le Cicero, qui faisaient, selon toute probabilité, parti du cercle littéraire fréquenté par l’auteur [5], s’affrontent à coups de discours éloquents pour déterminer la place de Cicéron en tant qu’autorité dans le canon littéraire.


Une lettrine de Sébastien Gryphe et sa claire mise en page.

Dans la première partie, deux jeunes gens reviennent au pays et apprennent la maladie d'un ami. Ils décident de lui rendre visite. Ils le trouvent entouré d'une multitude d'amis et de connaissances qui rivalisent d'adresse et d'ingéniosité pour distraire le malade en racontant des histoires et des fables. Interrogés sur ce qu'ils rapportent de neuf, ils citent des traités et des discours de Cicéron. Ils s'attendent à ce que cette nouvelle provoque de l'intérêt et de la joie auprès du cercle réuni mais ils doivent déchanter car une discussion vive s'engage à ce propos et, pour empêcher qu'on en vienne aux mains, le malade organise un tour de table demandant à ceux qui le veulent de donner leur avis sur Cicéron. Pas moins de huit intervenants vont énumérer, l'un après l'autre, les griefs qu'ils ont à formuler contre Cicéron. Ces griefs sont présentés et développés, soit uniquement à partir de références à des œuvres de Cicéron, soit sous la forme de réminiscences ou même de citations directes puisées dans le corpus cicéronien.

A la suite de la dernière intervention, l'assemblée conclut à la culpabilité de Cicéron et, après avoir délibéré sur la peine, décide de l'exiler en Scythie car dans les autres pays d’Europe il y aurait trop de partisans de Cicéron pour l’accueillir chaleureusement !

« Nous condamnons à l’exil perpétuel Marcus Tullius Cicero pour ses mauvais crimes et pour punir ses actions et son ignorance des disciplines libérales. Une punition similaire sera infligée à tous ceux qui lèveront le moindre mot sur son retour ou liront ses œuvres. »

Page de gauche le décret condamnant Cicéron à l’exil 
et sur la page de droite le début du dialogue suivant, le Cicero Revocatus

Le second dialogue, le Cicero revocatus, est un peu plus court que le premier (34 pp. contre 46) mais aussi bien moins dynamique, car la parole n’est pas donnée à différents personnages et se résume en un long discours réfutant point par point les arguments exposés dans le premier.

La forme des dialogues de Lando sur Cicéron est la première illustration d’un genre qu’il va développer par la suite dans plusieurs de ses œuvres, consistant à dire tout et son contraire, à soutenir les deux côtés d’un problème. Cette expression littéraire trouvera sa forme la plus aboutie dans les Paradossi (les Paradoxes) publiés en 1543 [6].

Un lecteur du seizième siècle a couvert les gardes du livre de notes détaillées malheureusement illisibles.

Pour comprendre l’enjeu de la querelle cicéronienne, il faut savoir qu’à la Renaissance l’imitation de anciens est la source principale d’inspiration et de création littéraire. Or, Erasme va critiquer cette imitatio et prôner une éloquence chrétienne, apte à aborder les arguments religieux, au lieu de poursuivre vainement le modèle de Cicéron, avec le risque d’un retour au paganisme. La réelle nouveauté de l’argumentation érasmienne est représentée surtout par cet argument religieux, qui ne se retrouvait pas chez les humanistes italiens qui s’étaient exprimés en premier sur la question de l’imitatio, notamment l’Académie Romaine.

« il vient de surgir une nouvelle secte qui s’efforce à son tour de nous entraîner : ce sont les Cicéroniens. Ils se dénomment ainsi parce qu’ils rejettent avec une morgue insupportable les écrits de tous les auteurs qui ne reproduisent pas exactement le style cicéronien ; ils détournent l’adolescence de la lecture des autres écrivains et la contraignent à l’imitation idolâtrique du seul Marcus Tullius » [7]

Le vrai cicéronien devait écrire « Jupiter » au lieu de « Dieu », « Apollon » et « Diane » au lieu de « Jésus » et « Marie » ou encore « assemblée sacrée » ou « république » pour désigner l’Église, ce qui naturellement entraînait confusion et obscurité inutiles. La polémique pourrait paraitre futile si elle ne se déroulait pas en pleine crise religieuse.

Le Ciceronianus d’Erasme provoqua de fortes réactions, surtout de la part des Italiens et de l’Académie romaine, ouvertement ridiculisés par le philosophe de Rotterdam. Les réactions furent moins vives en France et les deux dialogues de Lando reflètent cette différence. Le premier dialogue fut sans doute écrit alors que notre auteur séjournait à l’université de Bologne au début des années 1530, tandis que le second dialogue pourrait avoir été influencé par le passage à Lyon en 1534 et la rencontre avec Étienne Dolet.

Une des claies apparente tirée d'un vieux manuscrit. 

Ceci dit, les critiques qu’égrène Lando dans son premier dialogue ne touche pas tant le fond, c’est-à-dire le style cicéronien et l’éloquence contemporaine, que le personnage de Cicéron lui-même, ce qui est bien entendu parfaitement absurde, comme l’est l’exil post-mortem du personnage. Les arguments sont donc délibérément futiles.

Mais, au fait, que pensait vraiment Ortensio Lando ? Etait-il anti-cicéronien ou anti-érasmien ? La critique a longtemps cherché à faire cadrer le contenu de l’œuvre avec la pensée de l’auteur sans grand succès. Le déséquilibre entre les deux dialogues montre que Lando a sans doute pris plus de plaisir à illustrer la thèse anti-cicéronienne mais le paradoxe semble être employé chez Lando dans le seul but de repousser les limites de l’argumentation jusqu’à l’absurde et de démontrer ainsi le ridicule qui se cache derrière toutes prises de position extrêmes.

Bonne Soirée

Textor



[1] Federica Greco. Autopromotion, paradoxe et réécriture dans l’oeuvre d’Ortensio Lando. Littératures. Université Grenoble Alpes, 2018. Français. NNT : 2018GREAL008. La précédente étude détaillée avait paru 40 ans auparavant :  Conor Fahy, « The composition of Ortensio Lando’s dialogue, Cicero relegatus et Cicero revocatus », Italian Studies, XXX, 1975, p. 30-41.

[2] Cité par Fahy.

[3] Sébastion Gryphe mentionne dans une lettre à Odoni et Fileno Lunardi : « Ortensio, homme très inconstant, est parti d’ici pour l’Italie le mercredi avant Pâques avec un orateur du roi. Je ne sais pas ce qu’il a en tête, le malheureux, ne craint-il pas d’être reconnu en quelque lieu par un moine de son ordre ? Qu’est-ce qu’il pense faire ? »

[4] « déserteur de l’ordre de Saint-Augustin », (Augustinianae professionis desertor) nous dit Sisto da Siena, dans sa Bibliotheca sancta (Venise Gryphe1566)

[5] Les lyonnais Guillaume Scève, frère de Maurice, Jean de Vauzelles, Claude Fournier et le médecin François Piochet et au côté des lyonnais, plusieurs personnages italiens connus : Girolamo Seripando (1493-1563), et son frère Antonio (1486-1531), le milanais Marcantonio Caimo, qui en 1533 avait remplacé Andrea Alciat à la chaire de droit à Bourges, le lettré Gaudenzio Merula (1500-1555), etc.

[6] Quant au Cicero lui-même, il semble être inspiré d’un ouvrage de Costanzo Felici : Constantii Felicii Durantini utriusque iuris periti ad Leonem X Pont. Maxi. in libros de Coniuratione L. Catilinae de que exilio ac reditu M. T. Ciceronis praefatio, Impressum Romae, per Iacobum Mazochium, 1518.

[7] Ciceronianus p 261 de la traduction française de Pierre Mesnard in « Le Cicéronien, dans Érasme. La philosophie chrétienne, introduction, traduction et notes par P. Mesnard », Paris, Vrin, 1970.