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jeudi 29 juin 2023

Herborisons avec Jean-Jacques sur les hauteurs de Ménilmontant. (1776)

C’est la magie des livres anciens que de nous transporter dans des lieux qui n’existent plus sinon sous la plume des auteurs qui les ont décrits. Il en est ainsi des hauteurs verdoyantes de Ménilmontant, aujourd’hui en plein Paris. C’est en relisant la seconde Promenade des Rêveries d’un Promeneur Solitaire que je suis tombé sur ce passage :

Le jeudi 24 Octobre 1776, je suivis après dîné les boulevards jusqu’à la rue du Chemin-vert par laquelle je gagnais les hauteurs de Ménilmontant, & delà, prenant les sentiers à travers les vignes & les prairies, je traversai jusqu’à Charonne le riant paysage qui sépare ces deux villages ; puis je fis un détour pour revenir par les mêmes prairies en prenant un autre chemin. Je m’amusais à les parcourir avec ce plaisir & cet intérêt que m’ont toujours donné les sites agréables, & m’arrêtant quelquefois à fixer des plantes dans la verdure. J’en aperçus deux que je voyais assez rarement autour de Paris, & que je trouvai très-abondantes dans ce canton-là. L’une est le Picris hieracioïdes de la famille des composées, & l’autre le Bupleurum falcatum de celles des ombelliferes. Cette découverte me réjouit & m’amusa très-longtems, & finit par celle d’une plante encore plus rare, surtout dans un pays élevé, savoir le Cerastium aquaticum que, malgré l’accident qui m’arriva le même jour, j’ai retrouvé dans un livre que j’avois sur moi, & placé dans mon herbier.

Jean-Jacques Rousseau habitait alors rue Plâtrière (actuel 60 de la rue Jean-Jacques Rousseau) et le parcours jusqu’à Ménilmontant était une belle promenade de plus de 8 km. Admettons que les espèces rares qu'il décrit ait bien été trouvées dans ces riantes prairies, comme il l'écrit, j’ai eu envie de vérifier si elles avaient été identifiées par un autre botaniste qui s’était penché de très près sur les plantes de la région parisienne quelques années avant Rousseau. Il s’agit de Sébastien Vaillant. Il avait reconnu et décrit plus de 300 espèces différentes et ses notes sont précieuses pour qui veut herboriser dans la région.

J.J.Rousseau herborisant, gravure de Charles de Lasteyrie

Page de titre du Botanicon Parisiensis (1727)

Reliure du Botanicon, exemplaire Paul Langeard avec son ex-libris.

Cet ouvrage intitulé Botanicon Parisiensis [1], est un dénombrement par ordre alphabétique des plantes qui se trouvent aux environs de Paris, dans le rayon de la Prévôté. La description des plantes, leur synonymes, le temps de fleurir et de grainer et une critique des auteurs de botanique qui ont précédé Sébastien Vaillant, en fait un ouvrage très pratique mais difficile à emporter sur le terrain vu ses dimensions (un très grand in-folio de 461 x 287 mm) et son poids.

Il nous est donné en français par le botaniste Herman Boerhaave, après une première édition latine en 1723. Édition enrichie de gravures réalisées d'après Aubriet par Jan Wandelaar, autrement connu pour ses illustrations célèbres des Tabulae sceleti et musculorum d'Albinus. L'ouvrage comprend un grand plan sur cuivre de l'archevêché de Paris, de belles planches de botanique et une vignette mythologique au titre. Le portrait de Vaillant est gravé quant à lui par Jacobus Houbraken.


Plan de la Prévôté de Paris

Sébastien Vaillant était né en 1669 à Vigny dans le Val-d'Oise. D’abord médecin-chirurgien à Pontoise, il se tourne ensuite vers la botanique et suit l’enseignement de Joseph Pitton de Tournefort (1656–1708). Sa science et son talent lui ouvre les portes du Jardin du Roi dont il devient le directeur. Les collections du jardin croissent considérablement sous son impulsion et sa méthode de classification des espèces, différente de celle de Tournefort, ouvre la voie à Linné.

Il était à la fois chargé de la direction des Cultures et de l'enseignement des élèves qu'il menait sur le terrain, dans la campagne parisienne même, afin d'étudier et de collecter les espèces. Il composa en l’espace de 36 ans un herbier monumental de 9000 espèces, qui fut vendu au Cabinet du roi à sa mort et qui constitue l'ossature de l'actuelle collection de l'Herbier du Muséum. Il finit à l'Académie Royale des Sciences, comme Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal de Paris, quelques années avant sa mort.

Le Pistachier de Vaillant 
au Jardin des Plantes (Photos © Florence Boillot)

Il est toujours possible de voir au Jardin des Plantes à Paris un arbre tricentenaire appelé le Pistachier de Vaillant. On raconte que cet arbre, rapporté de Chine par Tournefort, ne donnait pas de pistache jusqu’au jour où Vaillant eut l’idée d’agiter sous ses branches le rameau à fleurs d’un autre pistachier. L’opération rendit l’arbre fertile car Sébastien Vaillant venait d’avoir l’intuition de la sexualité des plantes.

Figures des Planches

Il ne vit jamais la publication de son Botanicum Parisiense. En contact avec Boerhaave par leur ami commun Williams Sherard, il put confier au grand botaniste de Leyde le soin de la publication et la rédaction de la préface, ce qui fut fait après le décès du grand homme.

Tous ses contemporains l’admiraient. Tous, sauf un : Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier, en bon botaniste l’avait lu, bien sûr, il y fait référence à différentes reprises dans ses lettres sur la formation des herbiers, mais cela ne l’empêcha pas de rester très critique à son égard. En effet, il ne parvenait pas à trouver les plantes mentionnées dans le Botanicon alors qu’il en trouvait d’autres qui n’y étaient point mentionnées.

Il écrit dans une lettre à M. de M*** :

« A l’égard de la manière de chercher, j’ai suivi M. de Jussieu dans sa dernière herborisation, et je la trouvai si tumultueuse, et si peu utile pour moi, que quand il en aurait encore fait j’aurais renoncé à l’y suivre. J’ai accompagné son neveu l’année dernière à Montmorency, et j’en ai apporté quelques jolies plantes, entrʼautres la Lysimachia Tenella, que je crois vous avoir envoyée. Mais j’ai trouvé dans cette herborisation que les indications de Tournefort et de Vaillant sont très-fautives, ou que depuis eux, bien des plantes ont changé de sol. J’ai cherché entrʼautres, et jʼai engagé tout le monde à chercher avec soin, le Plantago Monanthos à la queue de l’étang de Montmorency & dans tous les endroits où Tournefort & Vaillant l’indiquent, et nous n’en avons pu trouver un seul pied ; En revanche, j’ai trouvé plusieurs plantes, de remarquable, et même tout près de Paris, dans des lieux où elles ne sont point indiquées. En général, j’ai toujours été malheureux en cherchant d’après les autres. Je trouve encore mieux mon compte à chercher de mon chef. [2]»

Et cela se vérifie dans le Botanicon Parisiensis. Aucune des trois espèces de plantes désignées par Jean Jacques dans la Seconde Promenade n’y figure. Point de Picris, point de Cerasticum aquaticum, ni à ce mot ni à celui de myosotis qui en est une variante, pas de Bupleurum falcatum, le seul nommé étant le Bupleurum angustinum, très commun au Bois de Boulogne, comme à Bercy et à Charenton.

Il est possible que dans la période de 50 années qui sépare les deux observations la nature ait pu changer, mais c’est à se demander si Jean-Jacques Rousseau n’a pas choisi ces trois espèces justement parce qu’elles n’étaient pas dans le Vaillant, pour nous dire que lui, le botaniste amateur, trouvait des espèces rares et faisait mieux que le Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal.

Bonne Journée,

Textor


[1] Ouvrage paru à Leiden et Amsterdam chez H. Verbeek et B. Lakeman.

[2] Deux lettres à M. de M*** sur la formation des Herbiers. [Déc 1771 ; 1782] in Collection complète des œuvres, Genève, 1780-1789, vol. 7, in-4° édition en ligne : http://www.rousseauonline.ch/Text/deux-lettres-a-m-de-m-sur-la-formation-des-herbiers.phD

 

dimanche 19 juillet 2020

L’herbier des pharmaciens de Marmande (1549)

Le De Historia Stirpium ou De l'Histoire des plantes de Leonart Fuchs (1501-1566) est un ouvrage curieux qui attire aujourd’hui les bibliophiles par la beauté de ses représentations de plantes et hier les apothicaires et les médecins pour la science des remèdes qu’il divulguait.


L’édition originale de cet herbier a été donnée à Bâle chez Isingrin en 1542 en version latine avec des bois à pleine page et l’exemplaire que j’ai entre les mains s’intitule "Commentaires tres excellens de l'hystoire des plantes, composez premièrement en latin par Leonarth Fousch, medecin tres renommé : et depuis nouvellement traduictz en langue Françoise, par un homme scavant & bien expert en la matière". C’est la première traduction illustrée en Français, parue en 1549, chez Jacques Gazeau, en la rue Sainct Jehan de Latran devant le collège de Cambrai. L’homme savant en question est Eloy (de) Maignan, docteur en médecine à l'Université de Paris. Le privilège fut accordé par Henri II pour cinq ans à compter du 7 juillet 1547. Les gravures, dont les bois furent achetés directement à Michael Isingrin, sont celles de son édition de 1545. Elles font 12 cm et sont insérées dans le texte, principalement à droite de la page. L'ouvrage en compte 511, soit le même nombre que l'édition originale. 




Quelques pages du livre et sa reliure de parchemin fripé.

Jacques Gazeau ne rééditera pas l'ouvrage et ne réutilisera pas les bois qui semblent avoir passés entre les mains de plusieurs imprimeurs avant de finir à Anvers. En effet, il meurt en 1548 alors que l'impression de l'ouvrage était déjà en cours.

La même année, à Paris, paraît une autre traduction française, publiée chez Benoît Prevost en édition partagée avec Pierre Haultin, par la veuve d'Arnould Birckmann, libraire à Paris entre 1547 et 1549, puis ensuite à Anvers. Les gravures de cette édition sont très proches de celles achetées par Jacques Gazeau, mais Philippe Renouard dans sa bibliographie des éditions parisiennes du XVIe siècle affirme que la veuve Birckmann a fait faire par un graveur des copies de ces gravures de taille réduite, «différentes mais très voisines ». Ariane Lepilliet constate effectivement d’infimes différences [1].

Suivront une trentaine d’éditions jusqu’en 1560, dans différents format, in-4 ou in-8, illustrés ou non, ce qui montre bien le succès éditorial de l’ouvrage qui a révolutionné la science botanique. Certains exemplaires sont coloriés, ouvrage de luxe qui valent 10 fois le prix d’une édition courante et qui sont de ce fait souvent mieux préservés que les éditions utilisées par les médecins et les apothicaires. 

Leonart Fuchs avec Brunfels et Bock sont les pères fondateurs de la discipline ; ils se sont employés, pour des raisons avant tout religieuses, à classer et corriger le savoir botanique, jusqu’alors aux mains d’herboristes itinérants et illettrés. Pour cela, il fallait identifier et reproduire les plantes avec exactitude. Fuchs s’est appuyé sur les meilleurs artistes de Bâle : Albrecht Meyer pour le dessin, Heinrich Fullmaurer pour la transposition sur bois et Veit Rudolf Speckle pour la gravure.  L’illustration magistrale par son élégance et son exactitude comprend des figures de plantes, d’arbres et de fleurs, dont plusieurs d’entre elles trouvaient dans cet ouvrage leur nom définitif ou étaient décrites pour la première fois, comme le maïs, encore appelé blé d'Inde.

Le Mouron Mâle

Mais ce fut sans doute moins la beauté des gravures que la précision du dessin qui intéressèrent plusieurs générations de pharmaciens de la ville de Marmande qui l’annotèrent copieusement, parfois en latin, parfois en grec, mais le plus souvent en français. Ils notaient la vertu de telle ou telle plante, le nom sous lequel il la connaissait plus communément, leurs effets curatifs ou la manière de l’utiliser. Ainsi au chapitre 119, nous lisons au sujet des iris bien connues pour dilater la rate : "…. Peller une racine longue de quatre doig toute leste et presser le jus dans un linge tant qu’il en peut donner. (verser) dans ung cuiller d’argent et le boire avec ung jaune d’œuf …. ou du lay ». J’ai essayé, çà marche ! (Mais on peut remplacer le lait par du Porto).

Un remède à base d'oignons d'Iris.

Dans certains cas, sur l’indication d’un client qui rapportait avoir été soigné quasi miraculeusement par l’effet conjugué d’une prière à la Vierge Marie et d’une plante appelée Bec de Cigogne ou Rostrum, le pharmacien notait la prière en marge du livre, au cas où, pour le prochain patient : «Rostrum - Rejouysses vous Marie de ce qu’estant saluée du messager des cieux vous aves conceu le verbe divin en vos sacrées entrailles avec un contentement infiny de votre ames tres saincte ».

Prière associée à l'emploi du Bec de Cigogne ou Rostrum

Bien plus qu’un document de travail, l’ouvrage fut un véritable registre d’entrée pour les collaborateurs d’un maitre-apothicaire de Marmande dénommé de Fauché. 

Le premier à avoir eu cette idée fut Jean Bonnet, pharmacien en 1616. A vrai dire, je ne sais pas s’il travaillait chez de Fauché, il a juste laissé une mention sibylline : «Johannes Bonnetus pharmacopeus anno domini 1616. » qui pourrait passer pour un ex-libris s’il n’était suivi, juste en dessous de cette première mention, de différents petits textes plus explicites. Chaque nouveau pharmacien consignait la date de son arrivée et laissait un petit hommage au très vénéré Maitre-Apothicaire. Ceux qui sont lisibles sont inscrits sur le dernier feuillet blanc mais il devait aussi en exister sur le premier feuillet blanc qui est manquant. Quand le premier feuillet fut rempli, les apothicaires suivants portèrent leurs textes sur le premier plat en vélin mais ceux-ci sont à peine lisibles sur la reliure, sauf l’un d’eux où se devine les mots pharmacopeus et marmandiensis plus une date : 1678.  

En revanche la mention latine manuscrite du sieur Mouret datée du 16 Avril 1678 et celle d’un certain Depréville dit Cosnard de 1680 sont bien lisibles.



Les mentions sur le dernier feuillet blanc.

Je traduirais approximativement le texte de Mouret comme suit : « Je soussigné, Mouret, déclare que je suis entré chez Maitre de Fauché, pharmacien très expérimenté et le plus reconnu de cette ville de Marmande, le 16 avril 1678, à qui je promets en retour toute ma fidélité et mon respect. [2]»

Le texte de de Préville est encore plus révérencieux, pour ne pas dire obséquieux [3]

J’ai qualifié ces personnes d’apothicaires, mais en réalité, (et c’est ce qui m’a tout de suite frappé dans ces mentions) les mots utilisés sont "pharmacopeus" et "pharmaciae" au sens de pharmacien, alors que je croyais que le terme en usage jusqu’au 18ème siècle était apothicaire.

De fait, si l’on en croit Charles-Henri Fialon (1846-1933), créateur du Musée de la pharmacie de la Faculté de Paris V,  membre de plusieurs sociétés savantes et grand historien de sa profession,  le terme pharmacien ne s’était pas encore imposé au 17ème siècle. La première occurrence serait de 1609. Il faudra attendre bien plus longtemps pour que « apothicaire » prenne une tournure légèrement péjorative et que Louis XVI transforme leur société de "Jardin des Apothicaires" en "Collège de Pharmacie".

Dans une communication très documentée, prononcée au congrès de la pharmacie en 1920, C-H. Fialon conte à ses confrères l’histoire des mots "Pharmacien" et "Apothicaire" [4].

Depuis l’antiquité l’art d'employer les médicaments - ou les poisons - s'appelait "pharmakeia". Ce mot grec de pharmakeia ou pharmacie est arrivé jusqu'à nos jours sans éclipses dans le sens d'art pharmaceutique. La civilisation romaine, le moyen âge, la Renaissance ne cessèrent de l'employer dans ce sens. En revanche le mot de "pharmaeus" ou "pharmacien", c’est-à-dire le boutiquier qui prépare et vend des remèdes, n’existait pas.

M. Fialon, se fondant sur des études précédentes, nous dit que le mot pharmacien a été employé en province longtemps avant de l'être à Paris et qu’il l’a rencontré pour la première fois dans le Grand Dispensaire de Jean-Jacques Wecker, traduit par Jean du Val, docteur médecin d'Issoudun (Genève, 1609, folio 4, v°) : "Préface du traducteur aux Pharmaciens françois", dont l'Epître dédicatoire est datée du 25 octobre 1607; puis dans les Œuvres pharmaceutiques de Jean de Renou, traduites par Louis de Serres,, Dauphinois, docteur en médecine, agrégé à Lyon (Lyon, 1624, page vii : "Préface du traducteur à tous les vrays pharmaciens français" ; enfin, dans une lettre de Guy Patin (Lettres, édition Reveillé, Paris, tome II, page 191), qui, en 1665, demande à Charles Spon de lui indiquer "quelque auteur pharmacien" qui ait décrit les pilules de Francfort.

Et il poursuit en épluchant des registres corporatifs à Saintes et à Marennes où le terme pharmacien semble s’imposer à partir de 1640. Et encore, avec une nuance entre les deux mots. Pharmacien désigne plutôt celui qui est expert en "l'art de pharmacie". Au contraire, apothicaire continue à désigner exclusivement celui qui exerce la profession, qui tient boutique. Tous les "pharmaciens" ne sont pas établis "apothicaires", et il y a des "apothicaires" qui sont de mauvais "pharmaciens".

Il est donc, sinon bizarre, du moins très nouveau, qu’à Marmande, c’est sous le nom de pharmaciens que de Fauché et ses collaborateurs préféraient qu’on les appelle, dès 1616.

Au Lecteur

Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver quelques amis à Marmande qui puissent poursuivre les recherches aux archives départementales pour trouver des traces de cette officine et de ses illustres experts en pharmacie.

Bon Dimanche,

Textor

 


[1] La meilleure source sur ce livre est l’étude très sérieuse d’Ariane Lepilliet, « Le De Historia Stirpium de Leonhart Fuchs : histoire d'un succès éditorial (1542-1560) » in Master Cultures de l'Écrit et de l'Image, Mémoire de master 1, juin 2012, pp. 60 sq.  https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/60360-le-de-historia-stirpium-de-leonhart-fuchs-histoire-d-un-succes-editorial-1542-1560.pdf 

[2] "Ego infra scriptus ingressuae sum apud dominum De fauché pharmaciae perittissimum et in ista urbe Marmandica celeberrima probattum die vero sexdecimo mensi aprili anno domini millegïmo sexagesimo septuagesimo octavo cui omnem fidelitattem atque reverentiam reddere promitto (signé) Mouret." 

[3] "Ego infra scriptus ingressus sum Dominum Fauché Pharmaciae, necnon totius generaliter Medicinae Scientiae admodum eruditum, in ista urbe marmandensis celeberrima probatum, anno domini millesimo sexcentesimo octogesimo, die decimo octavo mensis julii. (18 juillet 1680) Cui fidelitatem atque reverentiam reddere ac servus humillimus atque obsequiosissimus in perpetuum este promitto. (Signature)"

 [4] https://www.persee.fr/doc/pharm_0995-838x_1920_num_8_28_1378