Les articles de bibliophilie sur ce site se font rares depuis quelques temps. Il y a une raison à cela, non pas que je me désintéresse des livres anciens mais j’ai mis le blog sur pause car je me concentre sur l’écriture d’un livre - une biographie d’un avocat savoyard sous la Restauration ! - pour lequel j’avais entamé des recherches peu avant la crise du covid, interrompues pour cause de confinement. Comme il faut bien finir ce livre si je veux en vendre les droits à Netflix, je me concentre sur ce seul objectif.
En attendant la reprise des articles de fond, un petit clin d’œil à cette semaine placée sous l’heure américaine avec ce voyage du baron de Montlezun intitulé Voyage fait dans les années 1816 et 1817, de New-Yorck à la Nouvelle-Orléans, et de l’Orénoque au Mississipi, par les Petites et les Grandes-Antilles, contenant des détails absolument nouveaux sur ces contrées, des portraits de personnages influant dans les États-Unis, et des anecdotes sur les réfugiés qui y sont établis, par l'auteur des Souvenirs des Antilles.
Edité par la librairie Gide Fils, de l’imprimerie de J. Smith - Paris, 1818.
Écrit anonymement, ce texte est une pittoresque description de
l'Amérique par un aristocrate français. En voici un extrait :
A sept heures du matin, je suis parti de Bentivoglio,
Couper’s-Tavern; et de nouveau, traversant les bois, j’ai passé à trois milles
de là, devant la maison du juge Gordon, d’où je suis allé franchir à gué le
North-River, près de Milton, très-petit village.
A trois milles plus loin est situé Monticello, sur une
élévation considérable, d’où l’on domine l’horizon à quarante-cinq milles de
distance. J’y suis arrivé à deux heures, au moment où l’ex-président Jefferson
allait se mettre à table, devant partir aussitôt après, et se rendre à une
autre terre qu’il possède près de New-London, en Virginie.
M. Jefferson, après m’avoir montré les principaux points
de vue à la ronde, et aussi plusieurs objets très-curieux, m’a invité à dîner.
Au sortir de table, et après m’avoir poliment engagé à
rester chez lui, malgré son départ, il est monté en calèche à quatre chevaux,
accompagné de madame Randolph et de deux de ses petites filles.
.../…
M. Jefferson est âgé de soixante-treize ans, et n’a pas
l’air d’en avoir plus de soixante-trois. Son petit-fils, qui a six pieds quatre
pouces, me disait que, parmi les habitans des montagnes dans les environs, il
était de la taille ordinaire. Les femmes que j’ai eu occasion de voir dans
cette contrée, sont jolies, fraîches et de grande taille.
C’est étonnant comme l’Amérique a changé depuis le temps de Montlezun, mais la villa de Monticello en Virginie est encore debout et se visite toujours – sans Thomas Jefferson. C’est un endroit attachant entouré d’un beau parc. J’y suis passé deux ou trois fois, toujours avec le même plaisir.
Bonne Journée,
Textor
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