jeudi 13 juillet 2023

Benedetto Varchi, l’ami des peintres et des sculpteurs (1555)

J’aurais pu intituler ce papier Les Vélins de Varchi puisque c’est dans cette modeste condition que se présentent deux petits ouvrages illustrant la présence dans ma bibliothèque d’un poète notable de la Renaissance italienne, Benedetto Varchi, surtout connu pour ses sonnets, dont voici la première édition collective. 

Reliures des deux oeuvres de Varchi. 

Page de titre des Sonetti 

Benedetto Varchi (Florence 1503 – 1565) avait étudié le droit à Pise mais n’exerça pas très longtemps le métier de notaire préférant les belles lettres aux beaux contrats. Brillant touche à tout, il produisit aussi bien des ouvrages historiques comme son Histoire de Florence, une commande du Grand-Duc, que des œuvres philologiques, philosophiques, des poésies ou des traductions. Ardant défenseur de la langue toscane, devenue la base de la langue italienne moderne. Il affirmait que ls toscan devrait être utilisée pour les œuvres littéraires en Italie, plutôt que le latin, suivant ainsi le mouvement d’autres humanistes de son temps, tel que Pietro Bembo.

C’est avec cet objectif qu’il intégra l’Académie Florentine, un groupe d'intellectuels qui se consacraient à l'étude et à la promotion de la langue et de la littérature italiennes. L’Accademia fiorentina avait été créée en décembre 1540 sous la tutelle du Duc Cosme 1er. Elle se proclamait Institution d’Etat pour enlever toute ambiguïté sur sa destination politique et offrait un cadre aux débats des intellectuels. Société savante, c’était la gardienne du temple de la théorie philosophique, de la poésie et des grandes œuvres du patrimoine toscan, production des années fastes de la dynastie médicéenne du siècle précédent.

 Dans ce cadre, Varchi fut amené à participer à la polémique connue sous le nom de Paragone (ou parallèle des arts, en français ; Qual sia piu Nobile, o la Scultura o la Pittura, paragone ) consistant à chercher à savoir quel art l'emportait sur l'autre, en majesté et en puissance, entre la peinture ou la sculpture.

Au début de l’année 1547, il entreprend de consulter les artistes de sa ville. Il s’agit, pour lui, de collecter quelques avis d’autorité pour préparer un discours annoncé à l’Académie le troisième dimanche de Carême. L’humaniste reçoit huit réponses d’artistes aussi célèbres que Pontormo, Cellini, Vasari, Bronzino ou Michel-Ange sous forme de lettres – ce qui permettra leur publication deux ans plus tard. Chacun fournit les arguments les plus aptes à promouvoir son art de prédilection, exprimant originalité, conformisme ou ironie, selon les personnalités.

Cet exercice le conduisit à rencontrer de nombreux artistes alors présents à Florence. Il entretint par la suite une abondante correspondance et se lia d’amitié avec plusieurs d’entre eux. Il leur dédiera des poèmes que l’on retrouve dans le recueil des Sonetti.

Varchi avait notamment des liens avec le peintre Bronzino [1] bien avant la disputatio du Paragone. Dès 1528, il lui avait passé commande du portrait de son amant, le jeune Lorenzo Lenzi [2] dans lequel Bronzino insère sur les pages du livre ouvert que tient le jeune homme un sonnet de Pétrarque et un sonnet de Varchi.

Les Sonetti contiennent 535 sonnets. Varchi avait prévu d’en éditer davantage et de diviser l’édition en deux tomes, d’où la mention prima parte sur le titre. Mais le projet ne vit pas immédiatement le jour et seul le premier tome fut publié en 1555. Il faudra attendre 1557 pour voir apparaitre une seconda parte, chez le même éditeur.

Les pièces sont regroupées selon une organisation thématique : les pièces amoureuses d’inspiration pétrarquiste qui sont adressées à Lorenzo Lenzi qu’il appelle Lauro, (Le laurier) comme Pétrarque avait chanté son amour pour la belle Laura.


Sonnet à Lorenzo Lenzi. Caro Lenzi mio…

Suivent des sonnets pastoraux puis des sonnets épistolaires, qui constituent le véritable intérêt du recueil car ils sont adressés à de nombreux lettrés du temps, des professeurs, comme Lodovico Boccadiferro, des érudits, comme l’emphatique Giorgio Dati, des musiciens tel Giovanni di Daniello. Il leur adjoint pêle-mêle des hommes politiques et des militaires mais en prenant toujours le soin de respecter leur hiérarchie sociale, et en commençant, comme il se doit, par le premier d’entre eux, François de Medicis (1541-1587), fils de Cosme Ier, grand-duc de Florence. La variété des dédicataires montrent l’importance du réseau d’intellectuels que le poète avait su tisser autour de lui.

Les sonnets adressés au Bronzino prolongent le débat du Paragone et forment une série rhétoriquement cohérente. Dans ces textes, Varchi rénove le modèle pétrarquéen. A l’issue d’une belle pirouette dialectique (néoplatonicienne !), Varchi conclue qu’entre peinture et sculpture, l’art majeur reste …la poésie [3].

Poème à Bronzino

Les vers de Varchi sont appréciés diversement par la critique. Certains affirment qu’ils sont célèbres pour leur grande élégance et leur musicalité quand d’autres les trouvent médiocres et sans intérêt ! Le mieux est sans doute de se faire une opinion par soi-même en les lisant :  

Pastor, che leggi in questa scorza e ’n quella / Filli scritto, e Damon, che Filli honora, / Sappi, che tanto fu pietosa allora / Filli a Damon, quant’hor gl’è cruda, e fella [4]

Etc…

Sonnet Pastor che leggi

Parmi ses nombreux talents Varchi avait aussi celui de produire de belles traductions. Il a traduit des œuvres de Platon, Aristote et Érasme en italien. Parmi ces traductions, j’ai en rayon la Consolation de la Philosophie de Boèce [5].

Page de titre du De consolatione de Boèce traduit par Benedetto Varchi
 dans sa seconde édition de 1562. 


Le De consolatione philosophiæ de Sévère Boèce est un dialogue entremêlé d’hymnes que l’auteur, emprisonné par le roi des Goth Théodoric, avait écrit dans sa geôle, en attendant d’être exécuté. Cette œuvre majeure de la pensée antique tardive, réunissant Platon et Aristote, n’avait cessé d’être lue et admirée pendant tout le Moyen-âge et à la Renaissance. Pétrarque l’avait paraphrasé dans le De remediis utriusque fortunæ et Dante le plaça au Paradis.  Elle fut traduite en italien par Anselmo Tanza (Milan, 1520).

Afin de répondre à un souhait formulé par Charles-Quint, Cosme de Médicis (1519-1574) lança une sorte de concours pour obtenir une nouvelle traduction. Benedetto Varchi releva le défi et en moins de 10 jours, dès le 20 avril 1549, le poète présentait un premier essai de sa version, limité au premier livre du dialogue. Il acheva son travail le 9 janvier 1550 et le fit publier en 1551 chez Torrentino. D’autres artistes s’essayèrent à l’exercice tels que Luigi Domenichi ou Cosimo Bartoli. Leurs versions du texte furent publiées par le même Torrentino, en 1550 et en 1551. Benedetto Varchi fait allusion à ce concours dans son hommage au grand-duc, en préface de son livre. Varchi sut rendre le distique élégiaque des vers latins par une gamme très variée de solutions métriques italiennes. Il fut loué pour la pureté de son style tandis que Bartoli le fut pour la précision de sa traduction…

Réimprimée en 1562, cette traduction fut à nouveau éditée par Benedetto Titti, de San Sepolcro, en 1572, après la mort de Varchi, augmentée d’annotations transmises par l’auteur.

Reliure au Phoenix (armes non identifiées)

En bon lettré, Varchi avait une bibliothèque richement pourvue et il n’hésitait pas à laisser son nom dans les ouvrages en guise d’ex-libris.  Quatre-vingt-cinq ouvrages annotés par lui ont survécus jusqu’à nos jours, ce qui permet de se faire une idée de ses gouts et de ses lectures. A l’occasion, il offrait ses livres à ses amis. L’un d’eux, un ouvrage scientifique, s’est ainsi retrouvé entre les mains de Lelio Bonsi, membre de l’Accademia fiorentina, dont il fut procureur en 1552. Varchi l’avait mis en lumière dans son dialogue l’Ercolano. A sa mort la bibliothèque de Varchi fut léguée à Lorenzo Lenzi.

Bonne Journée,

Textor



[1] Agnolo Bronzino (Florence 1503-1572)

[2] Aujourd’hui à Milan, Château Sforza.

[3] Voir Selene Maria Vatteroni : Painting, poetry, and immortality in Benedetto Varchi’s sonnets Pages 426-436 | Published online: 03 Dec 2019 et V. Mérieux : La contribution d’Agnolo Bronzino à l’enquête de Benedetto Varchi ou l’insoluble oxymore entre cadrage académique et intime conviction.

[4] Sonnet 12 à Ruberto de Rossi – p. 185 de cette édition de 1555.

[5] In-12 [124] feuillets signés *12 A4 B-K12 paginés [XXX-II bl.] 214 [II bl.]. Caractères italiques pour les pièces en vers, romains pour le dialogue.Mention d’appartenance : collegii lugdun(ien-sis) soc(ietatis) Jesu catal(ogo). Inscript(is). 1615 n° 3118. La bibliothèque des jésuites qui dirigeaient le collège de la Trinité de Lyon a constitué le fonds de la bibliothèque municipale de Lyon après les saisies révolutionnaires.

jeudi 29 juin 2023

Herborisons avec Jean-Jacques sur les hauteurs de Ménilmontant. (1776)

C’est la magie des livres anciens que de nous transporter dans des lieux qui n’existent plus sinon sous la plume des auteurs qui les ont décrits. Il en est ainsi des hauteurs verdoyantes de Ménilmontant, aujourd’hui en plein Paris. C’est en relisant la seconde Promenade des Rêveries d’un Promeneur Solitaire que je suis tombé sur ce passage :

Le jeudi 24 Octobre 1776, je suivis après dîné les boulevards jusqu’à la rue du Chemin-vert par laquelle je gagnais les hauteurs de Ménilmontant, & delà, prenant les sentiers à travers les vignes & les prairies, je traversai jusqu’à Charonne le riant paysage qui sépare ces deux villages ; puis je fis un détour pour revenir par les mêmes prairies en prenant un autre chemin. Je m’amusais à les parcourir avec ce plaisir & cet intérêt que m’ont toujours donné les sites agréables, & m’arrêtant quelquefois à fixer des plantes dans la verdure. J’en aperçus deux que je voyais assez rarement autour de Paris, & que je trouvai très-abondantes dans ce canton-là. L’une est le Picris hieracioïdes de la famille des composées, & l’autre le Bupleurum falcatum de celles des ombelliferes. Cette découverte me réjouit & m’amusa très-longtems, & finit par celle d’une plante encore plus rare, surtout dans un pays élevé, savoir le Cerastium aquaticum que, malgré l’accident qui m’arriva le même jour, j’ai retrouvé dans un livre que j’avois sur moi, & placé dans mon herbier.

Jean-Jacques Rousseau habitait alors rue Plâtrière (actuel 60 de la rue Jean-Jacques Rousseau) et le parcours jusqu’à Ménilmontant était une belle promenade de plus de 8 km. Admettons que les espèces rares qu'il décrit ait bien été trouvées dans ces riantes prairies, comme il l'écrit, j’ai eu envie de vérifier si elles avaient été identifiées par un autre botaniste qui s’était penché de très près sur les plantes de la région parisienne quelques années avant Rousseau. Il s’agit de Sébastien Vaillant. Il avait reconnu et décrit plus de 300 espèces différentes et ses notes sont précieuses pour qui veut herboriser dans la région.

J.J.Rousseau herborisant, gravure de Charles de Lasteyrie

Page de titre du Botanicon Parisiensis (1727)

Reliure du Botanicon, exemplaire Paul Langeard avec son ex-libris.

Cet ouvrage intitulé Botanicon Parisiensis [1], est un dénombrement par ordre alphabétique des plantes qui se trouvent aux environs de Paris, dans le rayon de la Prévôté. La description des plantes, leur synonymes, le temps de fleurir et de grainer et une critique des auteurs de botanique qui ont précédé Sébastien Vaillant, en fait un ouvrage très pratique mais difficile à emporter sur le terrain vu ses dimensions (un très grand in-folio de 461 x 287 mm) et son poids.

Il nous est donné en français par le botaniste Herman Boerhaave, après une première édition latine en 1723. Édition enrichie de gravures réalisées d'après Aubriet par Jan Wandelaar, autrement connu pour ses illustrations célèbres des Tabulae sceleti et musculorum d'Albinus. L'ouvrage comprend un grand plan sur cuivre de l'archevêché de Paris, de belles planches de botanique et une vignette mythologique au titre. Le portrait de Vaillant est gravé quant à lui par Jacobus Houbraken.


Plan de la Prévôté de Paris

Sébastien Vaillant était né en 1669 à Vigny dans le Val-d'Oise. D’abord médecin-chirurgien à Pontoise, il se tourne ensuite vers la botanique et suit l’enseignement de Joseph Pitton de Tournefort (1656–1708). Sa science et son talent lui ouvre les portes du Jardin du Roi dont il devient le directeur. Les collections du jardin croissent considérablement sous son impulsion et sa méthode de classification des espèces, différente de celle de Tournefort, ouvre la voie à Linné.

Il était à la fois chargé de la direction des Cultures et de l'enseignement des élèves qu'il menait sur le terrain, dans la campagne parisienne même, afin d'étudier et de collecter les espèces. Il composa en l’espace de 36 ans un herbier monumental de 9000 espèces, qui fut vendu au Cabinet du roi à sa mort et qui constitue l'ossature de l'actuelle collection de l'Herbier du Muséum. Il finit à l'Académie Royale des Sciences, comme Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal de Paris, quelques années avant sa mort.

Le Pistachier de Vaillant 
au Jardin des Plantes (Photos © Florence Boillot)

Il est toujours possible de voir au Jardin des Plantes à Paris un arbre tricentenaire appelé le Pistachier de Vaillant. On raconte que cet arbre, rapporté de Chine par Tournefort, ne donnait pas de pistache jusqu’au jour où Vaillant eut l’idée d’agiter sous ses branches le rameau à fleurs d’un autre pistachier. L’opération rendit l’arbre fertile car Sébastien Vaillant venait d’avoir l’intuition de la sexualité des plantes.

Figures des Planches

Il ne vit jamais la publication de son Botanicum Parisiense. En contact avec Boerhaave par leur ami commun Williams Sherard, il put confier au grand botaniste de Leyde le soin de la publication et la rédaction de la préface, ce qui fut fait après le décès du grand homme.

Tous ses contemporains l’admiraient. Tous, sauf un : Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier, en bon botaniste l’avait lu, bien sûr, il y fait référence à différentes reprises dans ses lettres sur la formation des herbiers, mais cela ne l’empêcha pas de rester très critique à son égard. En effet, il ne parvenait pas à trouver les plantes mentionnées dans le Botanicon alors qu’il en trouvait d’autres qui n’y étaient point mentionnées.

Il écrit dans une lettre à M. de M*** :

« A l’égard de la manière de chercher, j’ai suivi M. de Jussieu dans sa dernière herborisation, et je la trouvai si tumultueuse, et si peu utile pour moi, que quand il en aurait encore fait j’aurais renoncé à l’y suivre. J’ai accompagné son neveu l’année dernière à Montmorency, et j’en ai apporté quelques jolies plantes, entrʼautres la Lysimachia Tenella, que je crois vous avoir envoyée. Mais j’ai trouvé dans cette herborisation que les indications de Tournefort et de Vaillant sont très-fautives, ou que depuis eux, bien des plantes ont changé de sol. J’ai cherché entrʼautres, et jʼai engagé tout le monde à chercher avec soin, le Plantago Monanthos à la queue de l’étang de Montmorency & dans tous les endroits où Tournefort & Vaillant l’indiquent, et nous n’en avons pu trouver un seul pied ; En revanche, j’ai trouvé plusieurs plantes, de remarquable, et même tout près de Paris, dans des lieux où elles ne sont point indiquées. En général, j’ai toujours été malheureux en cherchant d’après les autres. Je trouve encore mieux mon compte à chercher de mon chef. [2]»

Et cela se vérifie dans le Botanicon Parisiensis. Aucune des trois espèces de plantes désignées par Jean Jacques dans la Seconde Promenade n’y figure. Point de Picris, point de Cerasticum aquaticum, ni à ce mot ni à celui de myosotis qui en est une variante, pas de Bupleurum falcatum, le seul nommé étant le Bupleurum angustinum, très commun au Bois de Boulogne, comme à Bercy et à Charenton.

Il est possible que dans la période de 50 années qui sépare les deux observations la nature ait pu changer, mais c’est à se demander si Jean-Jacques Rousseau n’a pas choisi ces trois espèces justement parce qu’elles n’étaient pas dans le Vaillant, pour nous dire que lui, le botaniste amateur, trouvait des espèces rares et faisait mieux que le Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal.

Bonne Journée,

Textor


[1] Ouvrage paru à Leiden et Amsterdam chez H. Verbeek et B. Lakeman.

[2] Deux lettres à M. de M*** sur la formation des Herbiers. [Déc 1771 ; 1782] in Collection complète des œuvres, Genève, 1780-1789, vol. 7, in-4° édition en ligne : http://www.rousseauonline.ch/Text/deux-lettres-a-m-de-m-sur-la-formation-des-herbiers.phD

 

jeudi 15 juin 2023

Où il est question de quelques imprimeurs et libraires rennais de la coutume de Bretagne et des ordonnances royales (1535-1539).

Dans les années 1540, un certain Jean Rouault, certainement homme de loi et peut-être avocat au Parlement de Bretagne, a trouvé pratique de regrouper dans un seul volume plusieurs textes juridiques qui lui étaient nécessaires pour dire le droit et instruire les procès. Il fit donc l’acquisition chez différents libraires rennais de quatre ouvrages tout juste parus :

-   Les Coustumes generalles des pays et duché de Bretaigne, nouvellement réformees et publiees en la ville de Nantes (1540),

-    Les Ordonnances et Constitutions faictes en la Court de Parlement de ce Pays et Duché de Bretaigne (1535),

-     Les Ordonnances Royaulx sur le Faict de la Justice (1539),

-     Les Instructions et Articles pour l’Abréviation des Procès (1540).

En tout quatre livres ou opuscules réunis dans un recueil factice.

Reliure décorée de la fleur de lys et de l’hermine de Bretagne.
Je suis à noble Homme Jean Rouault


Que ce soit Jean Rouault qui eut le premier l’idée de réunir ces textes, l’un de ses confrères ou bien même les libraires dont nous allons parler, toujours est-il que l’idée eut un certain succès car nous trouvons à la bibliothèque municipale de Rennes un autre exemplaire de cette édition de la coutume de 1540 contenant à la suite les mêmes ordonnances et instructions, à ceci près que les ordonnances de 1535 sont en seconde édition (Rennes, Jehan Georget pour Jehan Lermangier, 1540). Cet exemplaire, lavé et relié à la fin du XIX siècle porte l’ex-libris d’Arthur de la Borderie qui décrit soigneusement chaque volume dans le Bulletin du Bibliophile Breton. 

Exemplaire A. de la Borderie des Coutumes de Bretagne, Rennes et Nantes 1540 (Bibliothèque Municipale de Rennes)

Ces livres, encore imprimés en lettres gothiques et qui auraient semblés d’un style démodé dans le reste du royaume de France, nous donnent l’occasion d’évoquer le renouveau des presses rennaises qui connurent, grâce au transfert du parlement de Nantes à Rennes, un développement tardif mais certain dans ces années 1540-1550.

1/ La coutume réformée de Bretagne promulguée en 1539.

Pays de droit coutumier, le duché de Bretagne s’était doté de règles juridiques tirées des pratiques locales dès le plus haut moyen-âge. Un premier exercice de mise par écrit de ces usages remonte à l’an 1320. C’est la Très Ancienne Coutume de Bretagne. Selon la tradition, reprise par Noël du Fail dans ses Mémoires [1], elle serait l’œuvre de trois légistes de l’entourage du Duc Jean III : Copu le sage, Tréal le fier et Mahé le Loyal. Ce texte emprunte au droit romain, aux coutumes du Maine et de l’Anjou. Il n’est pas structuré par une loi du souverain comme avait pu l’être les Statuts de Savoie, par exemple, mais un corpus de règles tenant au droit civil (famille, succession, droit rural) comme à la procédure civile et criminelle devant les juges.



Premier folio du texte de la Coutume (cahier B)
 suivis des pages des articles puis des Procès-verbaux.

Quand en 1532, le Duché de Bretagne rejoint définitivement le royaume de France, il devient urgent de rafraichir le texte qui était en vieux langage, de le restructurer et d’en faire une publication officielle comme le veut l’ordonnance royale de Montils-lèz-Tours (1453) pour toutes les coutumes de France.

En effet, pour fixer quelques peu les usages et exclure certaines pratiques donnant trop de pouvoirs aux seigneurs locaux, Charles VII avait prescrit leur rédaction officielle, ce qui prit beaucoup de temps (Entre 1505 et 1540). La rédaction est effectuée, dans le cadre des bailliages, par des praticiens du ressort et examinée par une assemblée des trois ordres, sous l’autorité de commissaires royaux. Avantage d’une rédaction : les cours de justice s’appuient dès lors sur l’écrit pour appliquer la coutume, les coutumes rédigées et décrétées ayant force de loi. Inconvénient : la coutume, ainsi figée, risque de se scléroser. Une réformation des coutumes dut être opérée dès la seconde moitié du XVIe siècle dans toutes les provinces [2].

Extrait de l'épitre de Noel du Fail 
citant les auteurs de la Très Vieille Coutume de Bretagne et ceux de la réforme de 1539

Pour la Bretagne, le roi François 1er confie la rédaction à quatre magistrats, dont curieusement un seul est breton, Pierre Marec, gentilhomme de Basse Bretagne, les autres étant d’Anjou et du Maine [3]. Leur texte, divisé en 24 chapitres thématiques et 632 articles, reste assez proche de la Très Ancienne Coutume. Il est approuvé par l’assemblée des États de Bretagne et promulgué en octobre 1539. La rédaction, bien que modernisée n’est pas toujours très limpide et il faudra le retoucher à nouveau en 1580.

La publication est à l’adresse de Philippe Bourguignon, libraire-imprimeur juré de l’université d’Angers mais il n’a pas été imprimé en Bretagne.

Colophon au nom de Philippe Bourguignon

 A cette époque, beaucoup de livres vendus en Bretagne étaient imprimés en dehors du Duché, pour le compte et sous le nom du libraire local. C’est une habitude qui avait été prise par les membres du clergé breton de faire imprimer leurs missels à Paris, ou même encore en Normandie, et cela depuis le XVème siècle.

Après un début de l’imprimerie prometteur en Bretagne à la période des incunables avec les ateliers de Bréhant-Loudeac, Rennes, Tréguier, Lantenac et Nantes, il y eut une grande éclipse entre 1500 et 1523 où pratiquement aucun livre ne fut imprimés sur place.

C’était encore en partie le cas à la période suivante, durant les années 1530-1540, mais petit à petit des ateliers locaux vont se monter, comme celui de Jacques Berthelot qui prit la suite de Jean Baudoyn, ou bien des libraires, comme Thomas Mestrard, vont finir par imprimer eux-mêmes les ouvrages qu’ils distribuent. Nous voyons ainsi apparaitre le retour des presses en Bretagne. Jacques Berthelot, Thomas Mestrard et Jehan Georget sont tous illustrés par les recueils réunis dans cet ouvrage. 

Première énigme : L'édition de la coutume de 1540 à l’adresse de Philippe Bourguignon aurait été fabriquée à Paris dans l’atelier de Jean Loys d’après le matériel typographique des lettrines. Mais le problème est que Jean Loys n’utilisait pas de caractères gothiques ! Nous ne savons donc pas au juste de quel atelier parisien est sorti ce titre.

Seconde énigme : L’exemplaire que nous présentons ici pose un problème d’identification car sa collation est différente des deux versions décrites par Malcolm Walsby à partir des exemplaires du Musée Dobrée. Il existe une édition A in-4° avec la signature A4 a-c4 d2 B-Z4 &6 ; a-p4 q6 (18 ff.) xciiii lxvi. Cette version semble correspondre à la nôtre puisque le texte de la coutume commence au cahier B gothique précédé d’une table qui dans notre exemplaire est signé A-C4 en majuscule et non en minuscule. Le reste des cahiers est identique à cette édition A. Il existe par ailleurs une édition B (partie à la numérisation et que nous n’avons pas pu consulter pour le moment) qui serait une impression complètement différente nous dit le catalogue de la BMR, dont la signature est A-Z4 &6 a-p4 q6 A-C4 soit (4) xciiii lxvi ff. Si A-C4 correspond à la table, les cahiers ont été placés à la fin de l’ouvrage mais le corps de la coutume ne peut pas être le nôtre puisqu’il commencerait en A4.

Bref, notre exemplaire s’apparente donc à l’édition A pour le texte de la coutume mais la table pourrait être celle de l’édition B bien que tous les renvois de cette table collent parfaitement avec la pagination de la Coutume. Il manquerait alors le premier cahier A4 de cette version ou alors c’est encore une troisième version non décrite de l’édition de 1540.

Philippe Bourguignon (ou Bourgoignon) était établi à Angers, à la paroisse Saint Pierre depuis les années 1520 ; il a joué un rôle important sur la diffusion du livre en Bretagne. Son lieu de naissance est inconnu mais il pourrait avoir été breton, bien que son patronyme ne le suggère pas. Les contrats et les actes successoraux retrouvés dans les archives montrent qu’il avait acquis une certaine aisance financière et développé un réseau commercial qui s’étendait Jusqu’à Nantes et Rennes. Les ouvrages portant l’adresse Nantes et Rennes, comme cette Coutume de 1540, finirent par dominer ceux distribués à Angers.

C’est un cas unique, à notre connaissance, pour le 16ème siècle, d’un libraire établi à Angers, sous-traitant la fabrication des livres à Paris pour les distribuer ensuite à Rennes ou à Nantes.[4]

2/ Les Ordonnances et Constitutions faites en la Cour de Parlement (1535)

Cet in-quarto gothique de 16 feuillets divisés en 4 cahiers signés A-D4, avec 32 lignes à la page pour une hauteur de texte de 120 mm et une largeur de 78 mm est mon préféré de la série. Son titre complet est : Ordonnances / et constitutions / faictes en la court de Parlement de ce // pays et Duche de Bretaigne tenu a // Nantes ou moys de Septembre mil // cinq cens trente cinq / sur le faict // ordre / et stille de pledoyer par // escript et abbreviation des // proces tant en matieres // civilles que criminelles // publiees et enregistrees audict parlement. // Et a la Court de Rennes / par // devant Saige et pourveu // missire Pierres dargen= // tre chevalier seigneur // de la Guichardiere // Senechal d'icelle // court de Rennes // le. xii. jour Do // ctobre lan susd // M.D.xxxv.



la formule de publication des ordonnances agrémentée des armes du Duc François.

Arthur de la Borderie tenait cet ouvrage en grande estime. Il avait réussi à en trouver un exemplaire, court de marge dit-il, et il n’en connaissait qu’un seul autre exemplaire, celui de la bibliothèque de Paul Vatar. De fait, le livre n’est pas courant, Malcom Walsby en a localisé seulement 7 exemplaires dans les bibliothèque publiques [5].

Enthousiasmé par ce texte qui n’est rien moins que le plus ancien acte de juridiction du Parlement de Bretagne en matière typographique, Arthur de La Borderie prend le soin de le décrire de manière détaillée. Il nous dit que le titre occupe tout le verso du premier feuillet et figure par la disposition de ses lignes une sorte de verre à patte qu’il regrette de ne pouvoir reproduire.

Il se donne la peine de retranscrire le texte intégral du privilège octroyé à Thomas Mestrard pour 2 ans, la requête du libraire suivie de la décision de la Cour donnée en parlement à Nantes le 7 septembre 1535. A cette date, le Parlement siégeait à Nantes et ne s’était pas encore transporté à Rennes. Celui-ci a pris des précautions particulières dans sa décision pour que le texte des ordonnances soit une bonne et exacte impression. La Borderie constate que l’imprimeur a suivi cette recommandation car « ce livre est imprimé avec beaucoup de soin, on peut même dire avec luxe car chacun des articles a pour initiale une lettre ornée ».

Ces ordonnances, ou Règlement des Grands-Jours, se composent de deux parties, l’une sur la matière civile en 47 articles, l’autre sur la matière criminelle en 41 articles. Elle se termine par la formule de publication devant Pierre d’Argentré, seigneur de la Guichardière et un écusson aux armes de France et de Bretagne qui sont celles du Duc François III (1518-1536), fils de Claude de France devenu duc de Bretagne à la mort de sa mère en 1524. Dauphin et héritier du royaume de France, il disparut prématurément l’année suivant la publication de ces ordonnances dans des circonstances restées mystérieuses. 

La page de titre donne l’adresse du libraire qui distribue l’ouvrage : On les vend à Rennes à la porte Sainct Michel en la boutique Thomas Mestrard près la Court de Rennes. C’est effectivement dans ce quartier que se vendaient les livres et où Jean Macé avait tenu boutique avec un certain succès durant la décennie précédente. C’était proche du Présidial qui se tenait à l’emplacement du Champ Jacquet où circulaient les gens de loi, principale source de clientèle.

En revanche, rien n’est dit sur la page de titre au sujet de l’imprimeur. Nous aurions été tenté  d'y voir une impression parisienne compte tenu du style des lettrines, assez proches de celles de la Coutume de 1540. Mais la présence au verso du dernier feuillet d’une marque d’imprimeur composé de Saint Jacques et d’un cheval en vis-à-vis avec les initiales JB dans un lacs nous renseigne sur le nom de l’imprimeur. C’est la marque de Jacques Berthelot qui signe ainsi son travail d’impression [6]. Pour être précis, il s’agit d’une marque commune à Jacques Berthelot et Guillaume Chevau qui furent brièvement associés, comme on le verra plus loin.

L'ouvrage se termine par la marque de Jacques Berthelot

Jacques Berthelot avait entamé sa carrière à Caen en 1527 avant de transporter ses presses à Rennes en 1534. Il utilisait le matériel typographique acquis de Jean Baudouyn éphémère imprimeur de Rennes, apparu en 1516, qui n’imprima que quelques titres en deux périodes coupées d’une longue interruption. Berthelot travaillait pour les libraires Thomas Mestrard et Jean Macé. Il sera même jusqu’en 1539 le seul imprimeur de la ville de Rennes. Il meurt avant 1542 date à laquelle sa veuve, Marie Robin, dirige pendant quelques temps l’atelier jusqu’à ce que Thomas Mestrard ne lui rachète son matériel pour devenir imprimeur lui-même.

Cet ouvrage est séduisant à plusieurs titres, d’une part en raison du fait qu’il est le premier texte imprimé du Parlement de Bretagne, d’autre part en raison de la recherche d’esthétisme qui a présidé à sa composition. Enfin c’est le premier ouvrage à nommer Thomas Mestrard et il constituait une première, un « saut dans l’inconnu », comme le dit M. Walsby, à la fois pour le libraire et pour l’imprimeur tout deux établis à Rennes.

3/ les Ordonnances Royaulx sur le fait de justice (1539)

Le troisième ouvrage du recueil est contemporain de la coutume générale et touche la procédure et l’abréviation des procès. Son titre complet est : Ordonnances royaulx // sur le faict de la Justice, & abreuiation // des proces en ce pays & Duche de // Bretaigne faictes par le Roy // nostre sire, & publiees en la // court de parlement, te//nu a nantes, le der//nier Jour de // septembre lan // m.d.xxxix.

Page de titre des Ordonnances Royaulx sur laquelle Jean Rouault au XVIème siècle et Vignault des Ferrières, avocat au parlement de Bretagne, au XVIIIème siècle, ont laissé leur signature.


Il permet d’illustrer le travail d’un autre imprimeur, tout juste installé à Rennes cette année-là, Jehan Georget, associé à un jeune libraire lui aussi tout juste installé, Guillaume Chevau.

Jehan Georget, imprimeur plus prolifique que Berthelot, travaillait pour plusieurs libraires simultanément. Il marquera l’imprimerie rennaise en introduisant deux nouveautés : il est le premier à avoir imprimé un livre au format in-folio et il est le premier à avoir utilisé des lettres rondes. Pour le format, cela peut sembler curieux mais en réalité comme la plupart des livres bretons étaient produit ailleurs, les petits formats étaient privilégiés pour le transport.

Les besoins des gens de loi en ouvrages juridiques lui assureront sa principale production mais toujours en second derrière Thomas Metrard qui, lui, bénéficiait du privilège du Parlement.

Pour ces Ordonnances Royaulx, ce sont bien Thomas Mestrard et Philippe Bourgoignon qui apparaissent au privilège mais Il existe des impressions de cette édition à l’adresse de plusieurs libraires, avec des variantes dans la composition du texte : Celles à l’adresse de Guillaume Chevau, en 32 ff. ; celles à l’adresse de Thomas Metrard en 40 ff. ; celles à l’adresse de Cleray en 32 ff. 

 

Privilège des Ordonnances Royault de 1539 
donné à Philippe Bourguignon et Thomas Mestrard.

Ici, nous avons la version avec Guillaume Chevau mentionné au titre. D’abord libraire à partir de 1539, associé à Berthelot, puis imprimeur à partir de 1546, il utilisait 2 marques d’imprimeur. Une marque « fort belle » nous dit le Bulletin du Bibliophile Breton qui la décrit comme suit : A gauche l’apôtre saint Jacques, à droite un cheval puissant, fièrement campé sur son train de derrière, et qui de ses pieds de devant soutient, de concert avec l’apôtre, un écusson appendu à un arbre et portant les initiales I B. Au bas sont inscrits les noms de J. Berthelot et G. Chevau. »

Cette marque est véritablement commune aux deux artisans puisqu’elle illustre le prénom de l’un (St Jacques) et le patronyme de l’autre (Chevau) ce qui signifie que les deux hommes devaient être un peu plus qu’en simple relation d’affaires, sans doute associés à partir de 1539 et même peut-être avant puisqu’elle apparait à la fin du recueil des Ordonnances et Constitutions de 1535 avec une variante, c’est-à-dire sans les noms de Berthellot et Chevau en pied.

Guillaume Chevau utilisait une autre marque pour lui seul qui était la reproduction exacte de la marque au cheval ailé des Wechsel [7]. Elle figure au titre de l’ouvrage présenté.

4/ Les instructions pour l’abréviation des procès (1540)

Ce petit opuscule de quatre feuillets est le complément du texte précédent et porte sur le même sujet : Instructions et arti= // cles pour l'abbreviation des proces que la  // Court entend et ordonne par provision estre // gardées jusques à ce que le Duc en ayt este // aultrement ordonné. Faict a Vennes le parlement y tenant le v. jour doctobre mil cinq cens quarante.

Page de titre des Instructions et Articles (1540)

Il n’existerait que deux exemplaires de cet opuscule dans les bibliothèques publiques selon Walsby, celui d’Arthur de la Borderie conservé à la Bibliothèque de Rennes (89858-4) et un autre à la British Library.

Le titre est orné de la marque de Thomas Mestrard, un médaillon ovale de 60 mm gravé sur bois, représentant l’Apôtre Saint Thomas mettant sa main dans la plaie du Christ en présence des autres Apôtres.  L’opuscule est aussi illustré d’une autre marque de Thomas Mestrard, occupant tout le verso du dernier feuillet. C’est une gravure sur bois à fond criblé d’une facture un peu étrange. On y voit Saint Thomas d’Aquin nimbé, en costume de dominicain, tenant un livre de la main gauche, tandis que la main droite est levée, l’index pointant vers le ciel. Il semble vouloir démontrer sa doctrine nous dit de La Borderie. Autour de lui, des arbres, des fleurs et un ciel semé d’étoiles dans lequel Dieu le Père est assis, les bras étendus, ayant pour trône l’arc-en-ciel et pour escabeau le globe terrestre. Cette belle gravure est bien imprimée dans mon exemplaire alors qu’elle est très pâle, quasi effacée, dans l’exemplaire lavé d’Arthur de La Borderie.

La marque de Thomas Mestrard

Berthelot-Mestrard, Georget-Mestrard, Berthelot-Chevau, Georget-Chevau, autant d’asso-ciations libraires-imprimeurs illustrées par ces livres de droit qui suggèrent que les alliances n’étaient pas exclusives et que les professionnels du livre cherchaient à répartir le risque sur ce marché breton naissant.

Bonne Journée,

Textor



[1] Noel du Fail, Epitre à Hault et puissant seigneur Messire Loys de Rohan in Mémoires recueillies et extraictes des plus notables arrests du Parlement de Bretagne, Rennes, Julien du Clos, 1579,

[2] Voir Stéphanie Tonnerre-Seychelles : La coutume, petite histoire d’une source de droit in Hypothèses - Carnets BNF 2018. L’article renvoie notamment à la page de Gallica consacrée à la coutume de Bretagne mais les ouvrages numérisés sont essentiellement constitués d’éditions du XVII et XVIIIème siècle et de quelques manuscrits. Rien sur les différentes éditions de Thomas Mestrard.

[3] Certaines sources en citent cinq mais Noel du Fail seulement quatre : François Crespin du Pays d’Anjou, Nicole Quelain, manceau, Martin Rusé de Tours et Pierre Marec, gentilhomme de Basse Bretagne.

[4] Voir Malcolm Walsby, The Printed Book in Brittany, 1484-1600 - BRILL, 2011 - pp. 57 et s. “the Angers connection”.

[5] Dont 3 au Musée Dobrée de Nantes et un à la BNF mais la référence que donne M. Walsby pour l’exemplaire de la BNF est fausse. Il faut lire RES 8-Z DON-594 (87,2). Par ailleurs la notice de la BNF pour cet exemplaire mentionne dans l’adresse T. Mestrardi car le conservateur a pris le tiret / pour un i.

[6] Malcom Walsby op.cit. nous dit que cette marque a été mal attribuée dans le catalogue du Musée Dobrée à Philippe Bourguignon (qui n’était que libraire) et qu’en conséquence Lepreux avait attribué l’impression à Jehan Georget.

[7] Silvestre 924.